C’est le jour J : dimanche aura lieu la 92e édition des championnats du monde élite hommes en ligne.
Après la performance stratosphérique de Remco sur le chrono et le jour sans de Tadej, rien n’est acquis à 100 % pour la victoire finale.
D’autant que les outsiders sont nombreux derrière, et qu’il faudra être intelligent, bien sentir la course et éviter les pièges… comme certains n’ont pas su le faire chez les U23.
Quoi qu’il en soit, le parcours est très intéressant et promet une course ouverte.
PROFIL DE LA COURSE

Au programme : 267,5 kilomètres et 5475 mètres de dénivelé positif autour et dans la ville de Kigali.
Le parcours est assez simple à lire. En premier temps les coureurs s’élanceront du Kigali Convention Centre pour effectuer 9 tours du circuit local.
Puis au kilomètre 134,4, ils bifurqueront sur une boucle inédite afin de passer par le Mont Kigali et 2 autres difficultés.
Soit un détour de 42,5 km incluant la côte de Péage avec ses 2,2 kilomètres à près de 6 % de pente.
Mais aussi le Mont Kigali, une belle difficulté de 6 km à près de 7 % de moyenne, dont le dernier kilomètre à plus de 13 % de pente.
Et enfin le Mur de Kigali avec ses 300 mètres à 14 % de pente moyenne tout en pavé.
Enfin, les coureurs réintègreront le circuit local au kilomètre 176.9 pour 6 tours avant l'arrivée devant le Kigali Convention Centre.
DETAIL DU CIRCUIT
Voici le détail du parcours, et surtout du circuit local, la partie que nous allons approfondir.
Celui-ci sera long de 13,6 kilomètres et présente 2 difficultés.
La première, sera la Côte de Kigali Golf. Pas très longue avec seulement 800 mètres de long, elle affiche tout de même 8 % de pente moyenne, avec 11 % sur ses 400 premiers mètres. Son sommet est bien plus facile.
Les coureurs arriveront de la rue "KG 592 St" et devront débuter directement les forts pourcentages de la montée après le virage gauche.
A noter que la photo Google Maps date de 2022 et que la route sera bien goudronnée.
S'en suivra alors la 2e difficulté du circuit avec la Côte de Kimihurura. Longue de 1,3 kilomètres, elle est bien moins raide que la précedente avec ses 6,2 % de pente moyenne.
Mais sa difficulté principale réside dans son revêtement, entièrement pavé.
Le début de la montée sera abrupte avec ce virage gauche et les premiers forts pourcentages en pavés. Elle sera tout aussi irrégulière que difficile et au sommet il restera à peine 1 kilomètres jusqu'à la ligne d'arrivée.
Le dernier kilomètre sera assez vallonée, et l'arrivée sera jugée 20 mètres après un petit taquet bien méchant après 267 bornes de course.
METEO
Pour l'instant, la météo est assez aléatoire pour la course, avec un risque de pluie en fin de journée, et une temps couvert tous au long du parcours.
Le vent soufflera Est, puis Sud-est sur les 2 dernières heures de course, à 10 km/h de moyenne.
(Météo prise le vendredi à 22:00, j'indiquerais si variation notable d'ici dimanche.)
SCENARIO DE COURSE
Avec autant de tours de circuit, les coureurs auront le temps de s’habituer au tracé. C’est d’ailleurs le seul point positif que je vois dans le fait de répéter 15 fois le même parcours tant celui-ci sera usant.
Ce n’est pas une course de purs grimpeurs, mais il faut être fou pour la comparer à une Amstel bis. Avec 267 km et 5400 m de dénivelé, il faut aimer grimper un minimum.
Les difficultés, prises individuellement, ne sont pas monstrueuses, mais leur répétition fera très mal : les 15 passages de la Côte de Kigali Golf, 15 fois la Côte pavée de Kimihurura, sans oublier la Côte de Péage, le Mont Kigali et le Mur de Kigali. Un enchaînement qui rendra la course beaucoup trop usante pour tout coureur non habitué aux classiques dures.
Concernant le scénario, on sera très loin des courses juniors et U23, bien moins éprouvantes. Ici, la sélection se fera par l’arrière, à l’usure. Je doute que Pogacar refasse son numéro de Zurich, et d’autres équipes pourraient tenter d’attaquer de loin pour le piéger lui, et Remco.
J’imagine de gros mouvements dès le Mur de Kigali : à ce moment-là, chacun saura où en sont ses jambes, et les équipiers auront déjà beaucoup donné pour contrôler les leaders. Tout dépendra alors de la façon dont Tadej et Remco choisiront de courir : si la course se décante tôt, ils ne pourront pas couvrir tous les coups.
Selon moi, celui qui s’imposera réunira trois conditions :
- être en grande forme physique au départ,
- avoir déjà signé un ou plusieurs top 5 sur des classiques comme l’Amstel, Liège ou le Lombardia,
- et être malin et expérimenté dans le placement pour ne pas se faire piéger dans les 100 derniers kilomètres ou dépenser de l'énergie inutilement pendant la course.
À cela s’ajoutent des facteurs classiques mais renforcés ici : les conditions atmosphériques, déjà critiquées par certains, et l’altitude, qui pèsera lourd sur les organismes en fin de course.
En résumé, soit Pogacar est aussi fort que l’an dernier et il sera injouable.
Soit il confirme ses récents signes de faiblesse, et alors il ne pourra pas courir derrière tout le monde et la victoire pourrait être promise à un coureur que l'on n'attend pas.
Champion du monde en titre, il a manqué celui du chrono la semaine dernière. Moins dominateur qu’il n’y paraît depuis le dernier Tour de France, on a même l’impression que la motivation n’est plus tout à fait la même.
Cela ne l’a toutefois pas empêché d’offrir la victoire à son coéquipier McNulty sur le GP de Montréal, même si sa démonstration fut bien moins impressionnante que l’an passé.
Inutile de rappeler pourquoi il reste favori… mais les signes montrant qu’il est battable s’accumulent : forme en dents de scie, retour de maladie, acclimatation compliquée, une équipe de Slovénie peu homogène et assez limitée, sans oublier sa grosse contre-performance sur le chrono.
Et si l’ogre allait retourner dans son marais ?
Deuxième favori, Remco a littéralement surperformé lors du chrono dimanche dernier, en explosant la concurrence.
Mais lui aussi présente quelques signaux moins encourageants : une préparation tronquée depuis le début de saison, une forme correcte mais en deçà des attentes sur le Tour of Britain, et une course qui pourrait s’avérer trop usante pour lui s’il n’a pas retrouvé son meilleur niveau à temps.
Malgré tout, il arrive avec moins de fatigue que la plupart de ses adversaires, peut compter sur une équipe belge assez solide, et le parcours lui convient parfaitement.
La Belgique devrait d’abord observer la manière dont Pogacar va courir avant de décider : l’user progressivement ou l’attaquer frontalement. La stratégie belge évoluera sans doute en cours de course, mais pour espérer gagner, Remco devra prendre des risques et miser sur ses qualités de rouleur pour contenir un groupe derrière lui.
⭐️⭐️
Mattias est le leader annoncé de sa sélection. Le parcours est assez intéressant pour lui, car pour rappel il s'impose sur l'Amstel cette année et à tendance à réaliser de bonnes perf sur les classiques.
Récent 2e du Tour du Luxembourg avec une victoire, il arrive avec peu de fatigue et une assez bonne forme. L'effectif l'entourant est peut être léger pour l'épauler mais il cours généralement assez intelligemment sur ce type de parcours.
Maintenant, je reviens sur ces dernière déclarations ou il citait ne pas souffrir de l'altitude, mais qu'il avait cependant les poumons qui brulait du à l'atmosphère / pollution. Depuis il à du s'acclimater mais c'est un point à noter.
Avec l'absence de Pellizzari, Giulio Ciccone devra endosser le rôle de leader de la squadra.
Je pense toujours que l'italien est fait pour les classiques et non les GT, et je compte bien le voir réaliser une grosse performance, dans le cas ou il à pu récupérer de sa Vuelta et de ses problèmes de santé durant.
Le parcours punchy et usant lui convient très bien, et l'équipe qui l'entoure est bien assez solide pour limiter ses efforts et contrôler le grosses attaques.
Le récent 2e de la Vuelta est bien présent au départ avec le rôle de leader de l'équipe britannique. Tom est au sommet de sa forme, et c'est un parcours taillé pour lui et ses qualités.
La seule grosse question porte sur sa fatigue du moment. Car la Vuelta était longue et usante pour lui, et le risque de le voir plus entamer que certains au départ est important.
Mais dans le cas ou la condition est la même qu'en Espagne, il réunit toutes les qualités pour jouer un podium, voir créer la surprise.
Accompagné par son tout nouveau maillot d’Espagne, Juan a annoncé vouloir jouer la victoire ici. Très actif dans les échappées de la Vuelta, il en avait gardé sous la pédale pour ne pas trop se fatiguer en vue de ce rendez-vous.
La forme semble excellente, et cette course est pour lui un véritable objectif après la désillusion du Giro. Reste à voir s’il aura les cannes pour suivre les deux grands favoris… mais un Juan Ayuso dans un grand jour peut clairement s’illustrer sur ce type de parcours.
Après son excellent début de saison, poursuivi par son top 10 du Tour et sa dernière perf au Luxembourg, difficile de ne pas voir l'endurant irlandais parmi les gros outsiders de cette course.
Maintenant, la forme et le fait que le parcours lui convienne parfaitement ne suffit pas pour le voir jouer la gagne ou le podium. Il à un profil assez peu adapté pour jouer les victoires au punch, et il faudra une grosse course d'usure pour le voir s'illustrer, car au punch il tombera probablement sur plus rapide que lui.
Le chouchou du Mexique est bien au départ de la course Elite. Après sa 5e place sur le chrono dimanche dernier, il annonce la couleur de sa préparation jonchée de victoires .1 et .Pro pour viser un gros résultat.
Maintenant il va falloir prouver de quoi il est capable sur un parcours comme celui-ci, et après 267 kilomètres.
Après son podium sur le Giro, Richy à enchainé les problèmes de santé, l'empêchant de participer au Tour ou à la Vuelta. Il à fait des Worlds son objectif de fin de saison, mais ses différentes courses préparatoires n'ont pas forcement donné signes de confiance.
Il semblait mieux au Luxembourg, mais n'a jamais vraiment peser sur la course et j'ai du mal à le voir au top sur un parcours aussi exigeant qu'ici.

La France aligne une équipe très intéressante au départ, avec plusieurs cartes capables de briller sur un circuit pareil.
La première qui vient en tête est celle du double champion du monde Julian Alaphilippe. Récent vainqueur du GP Québec et plutôt bon sur un parcours comme celui-ci, nul doute qu'il sera la tête d'affiche de l'équipe. Il est en grosse forme mais sa victoire WT était assez inattendue et le d+ global pourrait peser dans les jambes, peut-être un peu trop pour viser un podium.
Je pense aussi à Valentin Madouas, qui n'arrête pas de citer en interview qu'il est en excellente forme et à un niveau auquel il n'a jamais été. Plutôt adepte des courses usantes, il court généralement bien sur ce genre de parcours et pourrait profité d'une forme supérieur et d'une fatigue inférieur à certains concurrents.
C'est la meilleure carte de sa sélection et j'ai hâte de voir ce que peut proposer Thymen sur ce type de parcours. Pas connu pour être le meilleur classicman, il semble avoir passé un cap cette saison avec ses 2 victoires sur le Tour.
Il arrive avec une faible fatigue car il n'a disputé que le Tour of Britain et la course chrono des Worlds ou il s'illustre à la 9e place.
J'imagine qu'il tombera sur plus en rythme que lui et surtout bien meilleur puncheur, mais qui sait, il pourrait profiter d'un marquage et de son tempérament offensif pour briller.
Tout comme la France, les kangourous ont aussi une flopée de cartes disponibles pour s'illustrer.
Je retiens surtout Michael Storer, qui pour moi coche les cases nécessaires pour performer. Après un gros début de saison, poursuivi par le doublé Giro / Tour, il à repris la compétition sur quelques classiques italiennes, avec un podium et une victoire en prime.
L'adversité sera différente ici, mais il arrive avec une forme correcte et une bonne confiance. Très habille pour gérer ce genre de courses, son endurance sera son atout principale.
Il faudra cependant suivre si sa fatigue accumulée toute l'année ne lui jouera pas des tours en fin de course.
Il doit encore prouver sur ce type de course aussi longue et difficile, mais l'américain à passé un cap cette saison, et arrive en grosse forme à Kigali après son très solide podium au GP Montréal.
Il devrait être leader de sa sélection et si le scénario est assez calme il pourrait tenir assez longtemps avec les meilleurs. Il semblait confiant dans ses interviews, et sa 9e place à Zurich pèsera sur sa confiance.
Je pense qu'il pourrait être l'une des surprises de ces Worlds, si il arrive à courir intelligemment, chose qu'il semble avoir du mal à faire.
SURPRISE
C'est mon chouchou pour cette course. Pavel est pour moi un des meilleurs coureurs de classique et de tour d'une semaine du peloton, mais bien trop souvent cantonné au rôle d'équipier. Sur les quelques courses ou il prend les devants il brille par sa régularité et sa gestion de course.
Comme sur le tour d'Andalousie qu'il remporte cette année, ou lors de sa 2e place au GP Québec il y'a quelques semaines.
L'année dernière il avait pris les devants sur les Worlds de Zurich en suivant Pogacar un gros bout de temps, avant de craquer.
Le circuit lui convient assez bien car il est très usant, et avec une bonne gestion de course, ou une tentative d'échappée placée au bon moment il pourrait bien ramener une nouvelle médaille à la France.
BETS ET JUSTIFICATIONS
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BET(S) EN SIMPLE
Côte : 4.50 - Winamax
Unités jouées : 0.25u
Je tente le beau jeu en misant sur la victoire de Remco.
Parmi tous les coureurs cité, c'est celui qui apporte le plus de certitude sur les conditions à réunir pour la victoire, et je pense que son ratio fatigue / condition est le meilleur du peloton en ce moment.
Déjà champion du monde en ligne, il viendra courir couteau entre les dents pour reprendre l'arc en ciel au Slovène.
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Côte : 4.00 - Winamax
Unités jouées : 0.25u
Pour une place sur le podium je crois en Juan Ayuso. Leader de sa formation, j'ai réellement eu la sensation qu'il roulait à l'économie sur la Vuelta avec en tête les championnats du monde. Adepte des courses longues et usantes, j'ai bon espoir que la Vuelta l'ai davantage mis en rythme que fatigué.
Côte : 15 - Winamax
Unités jouées : 0.25u
Pour une petite surprise et paracerque la cote est belle, si le scénario est de son côté pas impossible de voir l'américain sur le podium.
Il m'a sérieusement impressionné sur le GP Montréal et sa forme du moment sera un énorme atout.
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Côte : 2.0 - Winamax
Unités jouées : 0.50u
Je couvre avec le top 10 de Giulio. D'après les dernières nouvelles il semblait avoir bien récupéré de sa Vuelta, et le parcours de Kigali lui convient que trop bien. J'ai du mal à le voir sur le podium vu la fatigue accumulée, mais le top 10 est plus que jouable.
Côte : 3.0 - Winamax
Unités jouées : 0.25u
Je fais confiance aux déclarations de Madouas et à la sa gestion de course excellente. Sur une course d'usure comme ici et placée en fin de saison j'ai bon espoir de le voir intégrer le top 10 final.
Côte : 5.0 - Winamax
Unités jouées : 0.25u
Je trouve la cote assez value pour le top 10 de Storer. Coureur bougrement endurant et très malin, il peut largement intégrer ce classement si il gère bien et que son DS ne l'envoie pas trop tôt au charbon.
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Côte : 100 - Winamax
Unités jouées : 0.1u
Bet : Podium
Côte : 20 - Winamax
Unités jouées : 0.25u
Bet : Top 10
Côte : 2.5 - Winamax
Unités jouées : 0.50u
On est plus sur un craquage personnel, mais comme cité dans la preview, loin d'être irréfléchis.
Allez la France !
Merci d'avoir pris le temps de lire cet article.
We Love Sports vous souhaite une bonne course :)
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Crédits :
- Maillots des équipes : pcmmod.com
- Profil de l'étape : cyclingfantasy.cc
- Météo : meteoblue.com
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