Malgré l'accalmie de la veille, nouveau scénario bourbier pour les favoris au général.
Après la première journée piégeuse de part le vent, et la seconde de part son tracé final, j'ai bien peur que certains finissent par détester le Nord du Pays.
PROFIL DE LA COURSE
Cette 4e journée entre Amiens et Rouen offre un nouveau terrain de jeu pour puncheur à première vue, avec 173 kilomètres de course pour 2000 mètres de dénivelés positif.
Avec un terrain très vallonné à partir du kilomètre 105, l'étape deviendra de plus en plus nerveuse au fur et à mesure.
Mais avant l'enchainement final, le peloton devra grimper quelques taquets, comme la Côte de Thuit (2 kilomètres à 6 %) non répertorié, mais aussi le premier grimpeur du jour, avec la Côte Jacques Anquetil.
FINAL DE L'ETAPE
La partie difficile de l'étape commencera au kilomètre 145 avec la Côte de Belbeuf.
S'en suivra au kilomètre 154, après une rapide descente, la Côte de Bonsecours.
Au sommet il restera 5 kilomètres de course, avec une rapide descente et le final technique et urbain dans Rouen.
La dernière ligne droite interviendra après un ultime virage à 300 mètres.
METEO
La météo sera bien plus clémente que les derniers jours. Faible risque de pluie dans la matinée, elle ne devrait pas inquiéter les coureurs sur le parcours.
Les températures seront autour de 17 degrés, voir 19 en fin d'étape.
Le vent sera assez faible sur la course en provenance du Nord-ouest, il soufflera aux alentours de 9 km/h, avec des rafales attendus autours de 22 km/h.
SCENARIO DE COURSE
Encore une étape qui peut piéger bon nombre de coureurs, dont certains favoris au général !
Le final dans Rouen sera top à suivre, mais j'ai bien peur que la plupart restent calmes jusqu'à la dernière montée, avec la difficile Rampe Saint-Hilaire.
Bien que la plupart des coureurs se soient neutralisés lors de la 2e journée, certains ont étés offensif, à l'image de Kévin Vauquelin ou Florian Lipowitz par exemple.
Mais il faut prendre en compte une donnée importante, le chrono de 30 kilomètres de l'étape 5, le lendemain de cette étape. Ajoutons à cela une arrivée toute plate qui ne devrait plaire qu'a Mathieu Van Der Poel, et nous avons donc des favoris qui n'ont pas un immense intérêt à se faire la course.
Le peloton roulera vite, mais le placement avant les bosses sera moins décisifs que sur l'étape 2, ce qui signifie légèrement moins de tension. Et il ne serait pas impossible qu'un groupe tente de sortir dans les derniers kilomètres de la course pour anticiper le final.
Même si le scénario le plus probable reste celui d'un sprint en comité de 30 gars à Rouen.
Vainqueur de la deuxième étape, Mathieu fait office d'ultra favoris sur ce profil et cette arrivée plate. Le seul scénario qui l'empêcherait de gagner ici, serait celui ou il se fait piéger, car il n'a pas du tout l'équipe pour assumer la sortie d'un coureur dans le final, et sera obligé de suivre toutes les attaques, ou de rouler derrière.
Mais pour lui aussi sa course dépendra de la volonté de UAE et Visma de chasser les fuyards comme sur l'étape 2.
Pour voir Pogacar s’imposer ici, il faudra qu’il sorte dans la Rampe Saint-Hilaire en lâchant Van der Poel de sa roue. Sans ça, difficile d’imaginer autre chose qu’un sprint perdu sur la ligne, tant le Néerlandais est supérieur en puissance sur du plat.
Maintenant, est-ce que Tadej aura envie de griller une cartouche aussi tôt dans le Tour. La rampe est courte, explosive, mais à la veille du chrono. Si ça ne se joue pas naturellement à la pédale, il pourrait très bien temporiser en marquant Jonas et Remco.
L’envie est là, mais le calcul pourrait l’emporter sur l’instinct, lui qui n'a pas non plus tenté le diable sur l'étape 2.
Constat similaire pour Jonas, voire encore plus tranché. Moins rapide que Pogacar et Van der Poel sur un sprint plat, pas assez tranchant pour les distancer sèchement dans le mur final, il est coincé dans une position d’attente. Même avec les jambes, il est systématiquement suivi par ses deux rivaux dès qu’il bouge une oreille.
Du coup, côté Visma, pas de feu d’artifice prévu aujourd’hui : on devrait revoir la stratégie de l’étape 2, à savoir un contrôle serré de la course, une surveillance étroite de Pogacar, et un Jonas qui monte en température sans prendre de risque. Le plan, c’est le chrono et la 2e semaine, pas un coup d’éclat prématuré sur une bosse de 500 mètres.
Jorgenson sera à surveillé, lui qui aurait pu reprendre du temps sur Pogacar et autre lors de la 2e étape en se retrouvant dans un bon coup à 3 kilomètres de la ligne.
Effectivement, Remco Evenepoel a été très lucide après l’étape 2, reconnaissant qu’il ne pouvait pas battre Pogacar et Van der Poel sur ce type de final explosif. Et cette lucidité pourrait bien dicter son approche de l’étape 4.
Malgré ses 39 secondes de retard, il sait que son terrain arrive : le contre-la-montre. Là où il peut reprendre du temps sur tout le monde, y compris Tadej. Dans ce contexte, pas sûr qu’il tente le diable aujourd’hui. À quoi bon dépenser des cartouches pour un gain hypothétique, surtout si l’arrivée ne lui est pas parfaitement favorable.
J'imagine qu'il faut s'attendre à un Remco en gestion et en marquage, tourné vers le chrono.
⭐️⭐️
Malgré un petit manqué sur le sprint de la 2e étape qui lui coûte le podium, voir mieux (4e). Romain Grégoire pourrait être en bien meilleure posture sur cette 4e journée.
Son sens du placement auras moins d'impact en cette fin de journée, car les routes sont larges, et il disposera de l'atout Lewis Askey, qui à montré de superbes choses Dimanche. D'ailleurs, dans le cas ou GFDJ miserait sur un sprint réduit à Caen, le britannique serait une carte fabuleuse, mais la formation française devrait prioriser son puncheur vu la difficulté du final.
Maintenant, Romain le sait, l'arrivée toute plate ne lui convient pas spécialement si il veut la victoire d'étape, car il tombera forcement sur plus rapide, comme un Van Der Poel si il se contente d'attendre le sprint. Alors si il décide vraiment de jouer l'étape, il faudra un écremage, et si il n'est pas fait par les autres, il devra être offensif et tenter quelque chose avant le final.
Sachant qu'il n'est pas marqué au général, il pourrait tenter un coup de plus loin, dans l'espoir que UAE et Visma ne roule pas derrière, car cette arrivée toute plate ne leurs convient pas spécialement.
Actuellement 4e du général à 10 secondes seulement de Mathieu Van Der Poel, Kévin à pester contre un certain américain pour ne pas avoir roulé lors de leurs petite échappée sur l'étape 2. Il reconnait que sa chance de porter le maillot jaune lui est peut être passé sous le nez, et je ne serais pas étonné de le voir au combat sur cette étape. Car bien qu'excellent rouleur, il aura du mal à le récupérer lors du contre la montre du lendemain.
Cette étape est très bien taillée pour lui, avec une distance correcte mais surtout en enchaînement de montées sèches et raides qu'il affectionne. Le dernier 2nd de la Flèche Wallonne pourrait bien tenter un coup de Trafalgar dans la Rampe Saint-Hilaire, à moins qu'il anticipe d'avantage, là ou personne ne s'y attend.
En tout cas son statut d'outsider est un atout, car pour preuve la seconde étape, il n'a pas vraiment été pris en chasse par les 3 favoris au général directement.
Continuons avec les français et parlons de notre Julian national. Loulou semble avoir retrouvé de très bonne jambes, bien assez solide pour claquer une 5e place sur l'étape 2.
Mais à l'image de Romain Grégoire, si l'ancien double champion du monde veut lever les bras sur le Tour, il devra anticiper le sprint tout plat qui ne lui convient pas vraiment, mais aussi la rampe de Saint-Hilaire ou il ne pourra pas placer d'attaque car le groupe de tête roulera probablement bien trop vite.
Coureur offensif, qui cours à l'instinct, la folie dirait d'attaquer tôt et de profiter de ses talents de descendeur après la Côte de Bonsecours et celle de Grand'Mere pour maintenir son avance, tout en espérant que UAE et Visma ne roule pas derrière, car la victoire semble trop compliqué sur terrain plat.
Maintenant, si il se contente de suivre une potentielle attaque de Pogacar et autres, il risque de se faire piéger, et surtout de se faire aligner au sprint.
Tout comme Kévin Vauquelin, le polyvalent coureur allemand à aussi tenter de sortir dans le final de la 2e étape. Il c'est permis un raide solitaire d'un petit kilomètre avant d'être repris par les chiens de garde de Tadej Pogacar.
Cependant, le finish de cette étape étant plus difficile, il n'est pas impossible que le Slovène manque de monde autour de lui pour rouler derrière des offensives non dangereuses au général comme celles de Florian Lipowitz.
L'allemand est en grande forme, et cette étape lui convient très bien. Il est loin d'avoir la pointe de vitesse pour régler le sprint final de l'étape si arrivée en petit comité, alors il se pourrait bien qu'il tente un nouveau coup dans le final de cette étape, en profitant de son statut d'outsider pour ne pas être pris en chasse directement.
Seul inconvénient, il sera marqué désormais, et surtout suivi par certains prétendants au top 10 final à Paris, car il en est candidat.
7e de l'étape 2, il fait parti de ses coureurs que l'on ne retiens pas dans le classement. Grosse forme pour Aurélien, en plus de disposer d'un excellent punch et d'une petite pointe de vitesse, il semble avoir les qualités pour jouer gros sur cette arrivée.
Maintenant, cela dépendra de la stratégie de D4, car sur la 2e journée, il était le seul coéquipier encore au côté de Felix Gall lors de l'arrivée. Et si il est forcé de protégé son leader, et non de prendre des risques pour anticiper le final et jouer l'étape, il se pourrait qu'il n'ai pas la pointe de vitesse suffisante pour gagner au sprint, si il ne se fait pas piéger avant.
6e du sprint réduit de Boulogne-sur-Mer, Oscar n'aura pas de liberté de manœuvres dans le final pour tenter une sortie car il reste prétendant au top 10.
Bien que rapide, j'ai des doute sur sa pointe de vitesse sur terrain plat. En tout cas l'objectif semble être le général, et je n'imagine pas le jeune britannique prendre des initiatives autres que suivre les favoris, au risque de se faire reprendre et de craquer avant de concéder des précieuses secondes.
Sur le papier c'est un solide prétendant pour la victoire du jour. Présent avec les favoris sur l'étape 2, il n'a cependant pas pris le risque de sprinter, probablement pour ne pas gaspiller d'énergie pour un fond de top 10.
Bien que très bon puncheur, il pourrait avoir des lacunes sur le sprint plat de Rouen. Je m'attend plutôt à le voir suivre le groupe principale que de tenter de gros mouvements.
Absent des débats sur l'étape 2, je m'attend à le voir au combat un minimum vu la forme affiché ses dernières semaines.
Cette 4e étape lui convient tout aussi bien, mais il reste à savoir si il aura l'envie de se battre, et surtout si il le peut.
Axel c'est battu comme un diable sur la 2e étape pour s'accrocher avec les meilleurs. Malheureusement il aura payé ses efforts et aura complétement explosé du premier paquet.
Bien que solide puncheur pour qui cette étape devrait plaire avec ses difficultés écrémant les sprinteurs, et avec cette arrivée plate qui pourrait lui convenir. Sa forme et son niveau reste assez douteux. Si il n'a pas su accrocher les meilleurs sur l'étape 2, pourquoi le ferrait-il ici, surtout après la Rampe Saint Hilaire, bien plus difficile que le final de Boulogne-sur-Mer.
Le scénario de course décidera du sors du français. Si les favoris au général sont calmes, alors il devra marquer ceux qui visent l'étape, voir anticiper le final. Sinon, je ne donne pas cher de sa peau, même pour un top 10.
Tout comme Axel Laurence, le résultat de l'américain Neilson Powless dépendra du scénario de course. Le polyvalent coureur EF était bien présent dans le premier groupe sur la première étape, mais il n'a sûrement pas pu attaquer, car trop épuisé par les différentes offensives de multiples coureurs et les accélérations avant et pendant les montées des UAE et Visma pour se placer.
Mais si les leaders venaient à se calmer sur cette étape, il pourrait tenter un coup de loin, et profiter d'un enchaînement de petites montées qu'il devrait apprécier. En tout cas vu sa pointe de vitesse, j'imagine que si il veut gagner l'étape il devra prendre des risques.
9e de la 2e étape à Boulogne-sur-Mer, c'est donc l'italien Simone Velasco la carte puncheur de l'équipe Kazakh. Du haut de ses 29 ans il dispose d'un punch intéressant, qui pourrait s'avérer décisif pour accrocher le premier groupe sur cette étape. Je ne l'imagine pas être offensif, mais plutôt tout faire pour accrocher le premier groupe, et sprinteur pour un potentiel top 10, voir mieux si la cassure est importante derrière. Il est en très bonne forme, mais il faudra bien gérer son sprint car sur du plat il n'est pas le plus rapide.
Après sa belle 10e place sur la 2e étape, le belge de 24 ans représente les meilleurs espoirs de cette équipe sur cette étape.
Stratégiquement, Jenno à deux options possibles ici. La première plutôt safe, à l'image de l'étape 2, attendre le sprint en accrochant le premier groupe et en espérant que celui-ci arrive pour la gagne. Il dispose d'un gros moteur et surtout d'une très bonne pointe de vitesse, même sur terrain plat, qui pourrait lui offrir un nouveau top 10, ou même mieux selon son placement.
Et la deuxième option, comme il à su le faire lors de la 4e étape du Tour de Belgique, en attaquant de loin et en anticipant le finish. Coureur très complet, c'est un excellent rouleur, son statut de débutant du Tour et surtout de coureur "inconnu" pourrait bien lui donner une marge de manœuvre si il décide de sortir dans les 30 derniers kilomètres.
La stratégie logique voudrait de tenter quelque chose avec Jenno et de garder Van Eetvelt en backup pour suivre le premier groupe, mais le grimpeur belge (Van Eetvelt) à chuté sur la 2e étape, et il ne semble pas en top forme depuis.
Je le cite car il ne faut pas oublier qu'Alexey est bien présent sur le Tour, et il nous l'a prouvé sur la deuxième étape en accompagnant le coup de Vauquelin et Jorgenson à 3 kilomètres de la ligne.
Pas très rapide au sprint, mais clairement un outsider au général, il ne fait pas très peur aux favoris et pourrait être tenté d'anticiper le final et de faire parler ses talents de baroudeurs pour chercher le succès d'étape. Malheureusement il n'est pas le meilleur puncheur, et si il veut sortir seul il faudra ruser, mais avec ses 14 années de carrière, il ne faudra pas sous estimer son experience.
SURPRISE
Je trouve qu'il à été excellent sur la 2e étape, en se classant 11e de la course. Bon puncheur et disposant d'une assez bonne pointe de vitesse, il pourrait créer la surprise sur cette 4e journée.
Je pense qu'il se contentera de suivre le premier groupe le plus longtemps possible, tout en économisant ses forces pour un sprint réduit à Caen, et obtenir alors un premier top 10 en Grand Tour.
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Comme cité, dans un scénario d'anticipation Julian serait un excellent candidat. Mais aussi dans le cas ou il décide de faire confiance en son sprint et de suivre VDP dans le final, pour un un potentiel podium.
Côte : 75 - Winamax
% de bankroll : 0.25%
J'aime bien l'idée de voir Florian vainqueur de cette étape. Offensif en 2e journée, si UAE ne l'avais pas pris en chasse il aura pu s'offrir un succès de taille. Citant lui même qu'il monte en puissance, je pense qu'il à une carte à jouer sur cette 4e journée, avec des favoris bien moins intéressés pour la victoire d'étape que dimanche dernier.
Côte : 75 - Winamax
% de bankroll : 0.25%
Quand Neilson est discret, c'est qu'il va frapper. Lui aussi pourrait profiter de cette temporisation entre favoris pour tenter un coup avant le final et venir s'imposer en solitaire. Il dispose en plus de ce statut d'outsider total qui sera bien utile dans son cas.
Côte : 40 - Winamax
% de bankroll : 0.25%
Et pour conclure, c'est le genre de coureur assez puissant et costaud pour jouer un podium surprise en cette fin d'étape si sprint réduit il y à.
Merci d'avoir pris le temps de lire cet article.
We Love Sports vous souhaite une bonne course :)
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