Le 5 juillet 2025 marquera le grand départ de la 112e édition du Tour de France.
Avec un parcours 100 % français, équilibré mais truffé de pièges, cette édition s’annonce décisive pour de nombreux coureurs.
Maillot jaune : un duel attendu. Pogacar et Vingegaard font figure de grands favoris. Mais le Slovène, impressionnant sur le Dauphiné, sera-t-il vraiment un cran au-dessus cette fois encore ?
Maillot vert : un combat de sprinteurs (et Pogacar). Girmay, tenant du titre mais encore discret cette saison, parviendra-t-il à résister au trio infernal Milan, Merlier, Philipsen, probablement les trois meilleurs sprinteurs du monde à l’heure actuelle ?
Maillot à pois : la bataille des baroudeurs. La lutte s’annonce féroce pour le maillot de meilleur grimpeur, avec de gros points à prendre lors des 2e et 3e semaines. Qui succédera à Carapaz, le grimpeur équatorien, absent de cette édition ?
PROFIL DE LA COURSE
Grand départ dans le Nord de la France, avec une première journée probablement réservée aux sprinteurs.
Peu exigeante, cette étape devrait permettre aux hommes rapides de tout mettre en œuvre pour s’emparer du premier maillot jaune de ce Tour.

900 mètres de dénivelé de moins que la veille, mais un final très vallonné et exigeant.
Les favoris devront se placer à la perfection, car les dix derniers kilomètres pourraient coûter très cher à certains prétendants.

Après le probable bazar de la veille, place à une nouvelle étape pour sprinteurs, avec un final sans la moindre difficulté technique dans les rues de Dunkerque.
Cependant, disposer d’un train solide pourrait faire toute la différence ici.
Rebelote avec le vallon. Nouvelle occasion sur cette 4e journée, de perdre le Tour, avec 30 derniers kilomètres particulièrement usants. Les bosses sont moins difficiles que lors de l’étape 2, mais la dernière, avec la Rampe Saint-Hilaire, pourrait faire plus de dégâts que prévu.
Première confrontation entre favoris, mais à distance, avec le contre-la-montre individuel de Caen.
Sur un parcours moyennement technique mais très plat, les purs rouleurs seront avantagés. Attention toutefois au vent, qui pourrait jouer un rôle crucial dans cette étape.
Avons-nous ici la première vraie chance pour les baroudeurs de se disputer une victoire d’étape ?
Au lendemain d’un chrono qui devrait creuser d’importants écarts, le maillot jaune (probablement un favori au général) aura-t-il envie de faire rouler son équipe pour contrôler la course ? Pas si sûr, d’autant que cette étape pourrait s’avérer très piégeuse, aussi bien pour le peloton que pour les échappées.
7e étape, et retour du Mûr-de-Bretagne sur le Tour de France. Etape usante à prévoir, avec un terrain vallonné dans les 50 derniers kilomètres. La mythique montée de 2 kilomètres à 7 % sera le théâtre d'une belle bataille pour la victoire du jour.
8e journée, et 3e occasion pour les sprinteurs, mais attention. Car bien que l'étape soit sans difficulté majeur, le finish sera montant, peut-être suffisamment pour voir des puncheurs se mêler à la bagare.
C'est fois c'est plutôt clair, vraie chance pour les sprinteurs entre Chinon et Châteauroux. Etape toute plate, dite de "transition", attention au finish urbain.
Première journée grimpette du Tour, avec 4300 mètres de d+ sur la journée. Etape difficile de bout en bout avec 8 montées répertoriées, elle semble assez bien correspondre à une échappée de bons grimpeurs déjà loin au général. Attention, car c'est un terrain difficilement contrôlable, et le maillot jaune pourrait bien changer d'épaules pour un gars à l'avant.
Au lendemain de la première journée de repos, le Tour vient s'inspirer du Giro avec sa fameuse "étape des murs". Dans la périphérie de Toulouse, le peloton va devoir s'accrocher entre le 110e et 148e kilomètres pour avoir une chance de disputer un sprint. Mais attention à une potentielle échappée.
12e étape, et nous allons assister à une bataille certaines entre les favoris au général. C'est à ce moment que nous saurons si le Slovène est bien un niveau au dessus des autres, ou si le Tour ne fait que commencer.
Boom, pas le temps de récup, et les grimpeurs sont remis à contribution avec le terrible chrono de Peyragudes. Hormis 2,5 bornes de plat, il va falloir se hisser pendant les 8,1 kilomètres de montée à près de 8 % de moyenne. Terrain qui devrait avantager des purs grimpeurs, adaptes des efforts intenses.
Et histoire de bien achever les organismes, la 14e étape entre Pau et Superbagnères aura le rôle de plier le Tour de France, ou alors redistribuer totalement les cartes au général.
4 ascensions, dont le Tourmalet et la montée hors catégorie finale de Superbagnères, la journée s'annonce difficile pour tout le monde.
Dernière journée avant l'ultime repos, et une étape difficile à pronostiquer, même si je penche pour une échappée victorieuse à Carcassonne. Les montées ne sont pas si longues, mais la fatigue des derniers jours ainsi que les 2300 mètres de d+ ne faciliteront pas la tâche des sprinteurs, et il serait plus prudent de placer un homme à l'avant.
Après le repos du Lundi, on reprend gentiment pendant 140 bornes, avant de grimper le légendaire Mont Ventoux. Pas grand chose à dire hormis une belle course de côte de 20 kilomètres.
Journée logiquement dédiée aux sprinteurs entre Bollène et Valence, mais cela dépendra de qui est encore présent pour contrôler. Une échappée pourrait avoir une belle carte ici, mais il faudra être un solide rouleur.
Et c'est parti pour la première manche de l'enchaînement final. 172 bornes entre Vif et Courchevel avec au milieu : le Glandon (HC), La Madeleine (HC), La Loze (HC).
La journée va être longue pour certains, mais l'étape sera folle pour tout le monde.
Dès le lendemain, place à ce qui est probablement l’ultime occasion de renverser le Tour de France.
Un programme court (130 kilomètres), mais intense : 4600 mètres de dénivelé positif. Une étape taillée pour les meilleurs grimpeurs, qui pourraient tenter de prendre de l’avance dans l’échappée. Les écarts au général pourraient y être conséquents.
À noter : c’est aussi le parcours de la cyclosportive L’Étape du Tour. Bonne chance à ceux qui s’y lanceront !
Dernière chance pour les échappées, car le terrain accidenté entre Nantua et Pontarlier devrait éliminer les sprinteurs encore présent;
Déjà la dernière journée de ce Tour de France, avec une version fantaisie de la traditionnelle étape des Champs-Élysées.
Après la ferveur des Jeux Olympiques, les supporters ont réclamé un passage par la Côte de la Butte Montmartre. L’organisation s’est donc appliquée à concocter une 21e étape inédite, où tout peut arriver : baroudeurs en action de loin, grimpeurs ou puncheurs à l’offensive dans le final, ou même sprinteurs bien organisés tentant de contrôler la course jusqu’au bout.
Pas de parade sur les Champs cette année : cette dernière étape sera une vraie bataille.
POINTS A RETENIR
Au total, 21 journées de course : 7 étapes de plaine, 6 étapes accidentés, 6 étapes de montagne dont 5 arrivées en altitude, et 2 contre la montre individuel. Avec en supplément 2 journées de repos.
Tout cela pour un dénivelé total de 52 500 mètres et 3 338,8 kilomètres à parcourir.
SCENARIO DE COURSE
Jusqu’au départ de l’étape 10, la première semaine du Tour de France 2025 sera avant tout un terrain propice aux pièges. Il ne faudra pas chercher à gagner le Tour, mais surtout éviter de le perdre. Les bordures, les arrivées nerveuses et les profils vallonnés pourraient piéger les favoris inattentifs. Seul véritable rendez-vous chronométré, le contre-la-montre de la 5e étape aura une importance capitale : long et taillé pour les purs rouleurs, il pourrait déjà créer des écarts significatifs. Pour rappel, en 2024, Pogacar avait repris 25 secondes à Vingegaard sur un chrono similaire de 25 kilomètres autour de Nuit-Saint-Georges.
C’est à partir de l’étape 10 que les grimpeurs devraient se dévoiler. Avec un enchaînement de difficultés dès cette première étape pyrénéenne, le terrain se prêtera aux premières offensives au général. L’étape 12 et son arrivée à Hautacam, le chrono montagneux de l’étape 13, ainsi que l’arrivée à Superbagnères lors de la 14e étape offriront plusieurs opportunités aux prétendants au maillot jaune pour se départager.
Mais c’est bien la troisième semaine qui pourrait tout renverser. Dès le lendemain de la deuxième journée de repos, les coureurs devront affronter le Mont Ventoux sur l’étape 16. S’en suivra un programme démentiel : l’étape 18 proposera un enchaînement Glandon, Madeleine, Loze, tandis que l’étape 19 emmènera le peloton sur les Saisies, le Cormet de Roselend et une montée finale vers La Plagne.
Au final, ce Tour 2025 semble bien équilibré. Il faudra être un solide grimpeur pour espérer endosser le maillot jaune à Paris. Mais gare à ceux qui s’emballeraient trop tôt : les deux dernières grandes étapes alpines pourraient redistribuer complètement les cartes.
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
MAILLOT JAUNE
L’actuel champion du monde s’élance pour son quatrième Tour de France… et peu de choses semblent capables de l’arrêter.
Déjà vainqueur en 2020 (3 étapes) et 2021 (3 étapes), Pogacar avait marqué le pas face à Vingegaard en 2022 et 2023, terminant deux fois deuxième du général… tout en prenant 5 victoires d’étapes. Mais en 2024, il a remis les pendules à l’heure : victoire finale, 6 étapes remportées, et un doublé Giro-Tour en cours de saison, du jamais vu depuis des décennies.
Cependant, une nuance importante s’impose : en 2024, Vingegaard revenait de blessure après sa lourde chute au Pays Basque. Cette fois, le Danois arrive en bien meilleure condition.
Difficile d’imaginer un début d’année plus abouti pour Pogacar.
Vainqueur de l’UAE Tour (avec deux étapes à la clé), il a ensuite dominé le printemps :
Victoire aux Strade Bianche, au Ronde, à la Flèche Wallonne et à Liège.
Podium à Milan–San Remo, Paris–Roubaix et l’Amstel.
Mais c’est surtout sur le Critérium du Dauphiné qu’il a marqué les esprits, s’imposant face à Vingegaard avec une minute d’avance au général… et trois étapes gagnées.
Le Slovène sera entouré d’un collectif bien armé. Avec João Almeida et Adam Yates comme lieutenants en haute montagne, et le soutien de Marc Soler et Pavel Sivakov, Pogacar pourra compter sur un bloc solide, si tant est qu’il ait besoin d’aide.
Avec 5 arrivées au sommet de cols hors catégorie et plusieurs étapes accidentées où il pourrait faire des écarts, le parcours semble parfaitement dessiné pour ses qualités de grimpeur puncheur.
En résumé : pour son quatrième sacre sur les Champs, Pogacar semble avoir toutes les cartes en main : la forme, l’équipe, et le terrain, reste à évalué qui à les capacités de le battre.
Sur le papier, c’est le seul capable de détrôner Tadej Pogacar. Déjà double vainqueur du Tour de France (2022 et 2023), Jonas Vingegaard met tout en œuvre pour reconquérir le maillot jaune cette année.
En 2024, il avait terminé 2e, malgré une préparation tronquée à cause d’une lourde chute sur le Tour du Pays Basque. Cette saison, le Danois arrive avec des armes bien plus affûtées et une préparation complète. Vainqueur du Tour de l’Algarve en février, il semblait en mesure de remporter Paris-Nice avant de se blesser au poignet lors de la 5e étape.
Mais c’est surtout sur le Critérium du Dauphiné qu’on a pu observer la première vraie confrontation avec Pogacar cette saison. Vingegaard a montré une très bonne condition, notamment sur la première étape, puis lors du chrono de la 4e étape, où il reprend près de 30 secondes à Pogacar sur 17 kilomètres. La suite a été plus compliquée : trois étapes de montagne, trois deuxièmes places… toujours derrière le Slovène. Résultat : une minute de retard au général.
Côté collectif, Visma-Lease a Bike aligne un bloc impressionnant : Sepp Kuss, moins dominateur qu’après sa victoire sur la Vuelta, mais toujours solide en montagne. Simon Yates, récent vainqueur du Giro 2025, capable d’être un co-leader ou un formidable relais. Matteo Jorgenson, vainqueur de Paris-Nice, 6e du Dauphiné et 8e du Tour l’an passé, désormais un poids lourd du World Tour.
Sur le papier, cette équipe semble plus solide que celle d’UAE en haute montagne. Reste à savoir si Visma aura vraiment les moyens ou les opportunités de mettre Pogacar et son équipe en difficulté. Le duel s’annonce intense, mais le Slovène part avec une longueur d’avance.
AVIS PERSONNEL SUR LE DUEL
Soyons honnêtes : le suspense autour de ce Tour de France semble déjà bien mince. Certes, avec une préparation bien mieux calibrée que l’an dernier, Jonas Vingegaard a davantage de chances de rivaliser avec Tadej Pogacar. Mais le Slovène reste, selon moi, un niveau au-dessus, tout simplement.
Sa déconcertante facilité sur le Dauphiné ne laisse que peu de place au doute. Je ne vois que deux facteurs qui pourraient l’empêcher d’aller chercher un quatrième titre sur les Champs.
Le premier : les aléas du cyclisme. Une chute, une crevaison, une maladie ou une défaillance peuvent toujours tout faire basculer. Pogacar, d’ailleurs, nous a habitués à une légère défaillance sur chaque course à étapes. Espérons, pour le suspense, que celle-ci tombe lors d'une grande étape de montagne.
Le deuxième : la gestion de l’effort et l’accumulation de fatigue.
La différence de préparation entre les deux leaders est frappante. Pogacar a déjà 22 jours de course cette saison, contre 19 pour Vingegaard, une différence minime en apparence, mais c’est l’intensité qui marque la vraie rupture.
Là où le Danois est venu chercher du rythme en Algarve ou sur Paris-Nice, Pogacar a enchaîné les Strade Bianche, Milan San Remo, le Ronde, Paris Roubaix et les Ardennaises, toujours avec l’objectif de gagner, pas seulement de se préparer.
Sur le papier, n’importe quel être humain devrait payer cette débauche d’efforts… surtout en troisième semaine du Tour. À l’inverse, Vingegaard, en gestion depuis le début de saison, devrait monter en puissance jour après jour.
Bref, c’est peut-être là que réside le vrai suspense de ce Tour. Il est mince, mais réel. Alors on s’accroche… et on ne baisse pas les bras trop vite.
⭐️⭐️
Petite aparté sur João Almeida, qui bien qu’au service de Pogacar, réalise un début de saison tout simplement sensationnel.
Deuxième du Tour de la Communauté de Valence et du Tour de l’Algarve en février, il a ensuite enchaîné avec une victoire d’étape sur Paris-Nice, avant de briller sur les courses d’une semaine.
Il remporte successivement le Tour du Pays Basque (avec deux étapes), le Tour de Romandie, puis le Tour de Suisse, où il s’adjuge trois étapes au passage. Avec déjà neuf victoires au compteur cette saison, Almeida arrive sur le Tour avec une confiance maximale.
Officiellement lieutenant, il pourrait rapidement devenir un véritable co-leader si Pogacar venait à rencontrer un souci (maladie, chute…).
Comme à son habitude, après un Giro non terminé, car rapidement hors-jeu au classement général, Primoz Roglic vient tenter de sauver sa saison sur le Tour de France.
Le Tour d’Italie reste sa dernière course en date, et en comparaison avec les autres favoris, il ne semblait pas encore à son meilleur niveau. Il était clairement en phase de reprise, dans l’attente de retrouver de la condition. Il arrive au départ de la Grande Boucle après un stage en altitude, ce qui pourrait lui permettre de retrouver une bonne forme à temps.
Le parcours du Tour 2025 lui convient dans l’ensemble, même s’il aurait sans doute préféré plus de kilomètres de contre-la-montre pour exprimer son explosivité.
Côté équipe, l’entourage reste assez réduit autour de lui. Il pourra tout de même compter sur Lipowitz en co-leader, très convaincant sur le Dauphiné, et sur Vlasov en soutien. Mais au fond, Roglic est un coureur qui grimpe seul, et à moins qu’il retrouve son meilleur niveau, il ne devrait pas avoir besoin d’une équipe ultra-solide en montagne… sauf s’il parvient à se replacer dans la lutte pour le maillot jaune.
J’ai cité Primoz Roglic pour son palmarès, mais s’il y a bien un coureur capable de créer la surprise sur le Tour, c’est Remco Evenepoel.
3e du Tour de France 2024, derrière Pogacar et Vingegaard, il avait terminé avec plus de 10 minutes d’avance sur le 4e (Almeida). Un résultat solide, largement porté par une préparation idéale en 2024, ce qui pourrait justement lui manquer cette année.
Après une lourde chute durant l’hiver, il n’a repris la compétition que le 18 avril, soit près de deux mois après les autres favoris. Malgré tout, il a montré un niveau intéressant en début de reprise, avant de craquer totalement sur Liège et de peiner au Tour de Romandie.
C’est sur le Critérium du Dauphiné que son niveau proche Tour s’est révélé : vainqueur du contre-la-montre, mais ensuite en difficulté en montagne, aussi bien face aux deux cadors que face à Lipowitz. Il termine finalement 4e au général.
Son principal avantage ? Une fraîcheur physique supérieure à celle des autres favoris, même s’il manque encore de rythme. Il devrait pouvoir s’accrocher sans souci en première semaine, sur un terrain essentiellement vallonné, avant d’essayer de monter en puissance sur les étapes de haute montagne des 2e et 3e semaines.
L’intérêt stratégique de son équipe reste flou, mais il bénéficiera tout de même d’un bon soutien, avec Valentin Paret-Peintre, Maximilian Schachmann et surtout Ilan Van Wilder pour l’épauler.
Et si le plus gros des outsiders s’appelait Florian Lipowitz ? Révélé au grand public l’an dernier lors du Tour de Romandie, l’Allemand ne cesse de confirmer depuis. 7e de la Vuelta 2024, il a enchaîné cette saison avec une 2e place sur Paris-Nice, une 4e place au Pays Basque et une 3e place très solide sur le Dauphiné.
Il arrive au départ du Tour en pleine forme, la confiance au maximum et avec un statut de co-leader au sein de son équipe. Reste à voir s’il saura tenir la haute intensité sur trois semaines, et surtout s’il n’est pas déjà trop en forme trop tôt, un piège classique pour les jeunes coureurs qui enchaînent les performances au printemps.
À 24 ans, Lipowitz a encore des preuves à apporter au plus haut niveau, mais le terrain et le contexte pourraient lui offrir une belle opportunité. Et si Roglic ne parvient pas à assumer son rôle, le leadership pourrait bien lui revenir naturellement en cours de route.
Après une 5e place sur le Tour en 2023 et une 7e place en 2024, Carlos Rodríguez peine encore à franchir un cap pour confirmer avec un podium sur un Grand Tour, qu’il semblait pourtant avoir dans les jambes.
Il n’en reste pas moins un leader très solide, capable d’assurer un top 10 sur chaque course par étapes.
Cette saison, ses résultats sont corrects mais sans éclat : 6e à Valence, 6e en Romandie, 9e au Dauphiné… Sur le papier, rien qui ne laisse présager une lutte pour le podium du Tour.
Mais attention : il pourrait bien avoir suivi la préparation idéale, à l’image d’un Carapaz sur le Giro, qui, sans montrer grand-chose en amont, avait fini sur le podium.
Le parcours 2025 lui convient à merveille, avec ses multiples cols hors catégorie et ses arrivées en altitude. Il devrait concéder du temps sur le chrono, mais s’il parvient à limiter les dégâts, et si sa condition monte en puissance après les neuf premières étapes, alors il ne faudra surtout pas l’enterrer trop tôt.
Malchanceux en début de saison, Mattias Skjelmose avait dû abandonner Paris-Nice alors qu’il occupait la 3e place du général. Il a bien rebondi au Pays Basque, où il termine 5e, avant de s’imposer brillamment à l’Amstel Gold Race, devançant rien de moins que Pogacar et Evenepoel.
Plus récemment, il a remporté la nouvelle classique d’Andorre, devant Carlos Rodriguez et Enric Mas. S’il a su profiter du scénario pour lever les bras, il a néanmoins semblé un peu en retrait en haute montagne par rapport aux deux Espagnols.
5e de la Vuelta 2024, Skjelmose a déjà prouvé qu’il pouvait jouer le général sur un Grand Tour. Mais j’ai quelques doutes sur sa capacité à tenir le rythme dans les longues ascensions des 2e et 3e semaines. Plutôt à l’aise dans les cols courts mais pentus, il aura cette fois l’occasion de se tester sur un parcours plus alpin. Un vrai test de confirmation pour le grimpeur danois.
L’expérimenté coureur de Grand Tour Enric Mas prendra le départ de ce Tour avec plusieurs beaux faits d’armes en 2025. Il a enchaîné une 3e place sur le Tour de Catalogne, une 2e place au Pays Basque, et une 7e place sur le Dauphiné, montrant une belle constance dans les courses à étapes.
Pour sa 7e participation au Tour de France, il visera logiquement un 3e top 10, voire mieux. Il pourra compter sur une équipe Movistar solide et en confiance autour de lui, ainsi que sur un parcours parfaitement adapté à ses qualités de grimpeur régulier.
Si tout se passe bien, un top 5 au général n’est pas à exclure. Il faudra que les astres s’alignent, mais le terrain est là pour lui.
Annoncé comme leader de son équipe, Santiago Buitrago ne cache pas ses ambitions : « Je veux améliorer mon top 10 de l’an dernier. J’espère avoir une chance de me battre pour une étape, mais l’objectif principal est de monter plus haut au général. Nous avons travaillé pour un top 5, voire le podium. »
Pourtant, si son début de saison avait été excellent avec une victoire au général à Valence et deux étapes à la clé, la suite a été plus compliquée. Une chute sur Paris Nice a fortement perturbé sa préparation, au point de devoir abandonner le Dauphiné lors de la dernière étape, alors qu’il était déjà loin au général.
Le parcours 2025 lui convient parfaitement, et je m’attends à le voir en forme dès la première semaine, notamment sur les étapes vallonnées où il pourrait viser une victoire d’étape. Mais sa condition physique actuelle reste le grand mystère. À suivre de près, car il pourrait aussi briller sur les nombreuses arrivées au sommet si sa forme monte au fil des jours.
Nouvelle occasion pour Felix Gall de prouver qu’il est bien un coureur de Grand Tour.
Après un superbe Tour de France 2023, conclu à la 8e place du général avec une victoire d’étape à Courchevel, l’Autrichien peine depuis à concrétiser sur les courses de trois semaines : 14e du Tour 2024, puis 29e de la Vuelta la même année.
Il affirme avoir progressé, notamment en contre-la-montre, un atout qui pourrait compter sur la 5e étape, avec ses 30 kilomètres de plat, potentiellement décisifs pour le général.
Son début de saison est intéressant, mais marqué par une certaine irrégularité.
18e de l’UAE Tour, malgré un podium d’étape, puis 18e également sur Paris-Nice, avec encore un podium d’étape à la clé. Il semble néanmoins monter en puissance, avec une 5e place au Tour des Alpes, suivie d’un beau Tour de Romandie. Mal embarqué en début de semaine, il termine 4e du général, en affichant de très bons signes dans les derniers jours.
Il ne semble pas en mesure de viser mieux qu’un top 10 au général, mais le parcours de cette édition lui convient bien, avec des enchaînements de longues ascensions, comme lors de sa victoire en 2023. Un coureur à surveiller si la dynamique reste positive.
Pour sa seconde participation au Tour de France, le Britannique Oscar Onley devrait cette fois viser le classement général.
L’an passé, il avait disputé trois semaines très offensives, avec plusieurs échappées à son actif, et avait été récompensé par un top 5 d’étape.
Mais en 2025, Onley semble avoir franchi un cap. À seulement 22 ans, il a terminé 4e du Tour Down Under en début de saison, puis 9e de l’UAE Tour. Après une coupure, il revient fort avec une 9e place au Pays Basque, suivie d’un 16e rang en Romandie. Enfin, sa préparation s’est conclue sur un excellent Tour de Suisse, terminé 3e du général, avec une victoire d’étape et quatre podiums à la clé.
Il semble prêt à se battre pour un top 10, vu la forme affichée. Reste à voir s’il saura gérer trois semaines de course au plus haut niveau, notamment sur les étapes de montagne aux multiples cols hors catégorie, un domaine où il n’a pas encore totalement fait ses preuves face aux cadors.
Début de saison très moyen en comparaison avec son excellente année 2024, mais il ne faut surtout pas enterrer Ben O’Connor. C’est un coureur de Grand Tour, capable du meilleur comme du pire… en très peu de temps.
À l’image d’un Carapaz qui, sans résultats notables avant le Giro, avait finalement accroché un podium, l’Australien pourrait bien arriver sur ce Tour de France en forme ascendante, avec un statut de leader solide dans son équipe. À surveiller de près, surtout s’il parvient à passer la première semaine sans encombre.
Le grimpeur norvégien réalise un début de saison presque parfait en termes de préparation. 16e du Tour d’Andalousie en février avec un podium d’étape, puis 11e du Tirreno-Adriatico en mars avec deux tops 10 d’étape. Mais c’est surtout sur le Critérium du Dauphiné qu’il a confirmé son potentiel, en décrochant une superbe 5e place au général, accompagnée de deux tops 10 et d’un top 5 d’étape, tous obtenus à la pédale.
Tobias Halland Johannessen semble donc au sommet de sa forme, mais il va devoir désormais le prouver sur les routes du Tour. Ses deux premières participations n’ont pas été très convaincantes, hormis un podium d’étape en 2023.
La course au général s’annonce d’autant plus compliquée qu’il risque de manquer de soutien en montagne, sa formation étant davantage orientée vers les sprinteurs et les rouleurs.
Avec le forfait de David Gaudu, c’est la nouvelle recrue Guillaume Martin qui devra assumer les responsabilités du classement général pour la formation française.
Son début de saison reste fidèle à ses standards : des tops 15 et des fonds de top 10 sur les courses d’une semaine, comme Paris-Nice (12e), le Tour du Pays Basque (19e) ou encore le Critérium du Dauphiné (10e).
Il a retrouvé le chemin du succès sur les classiques du Doubs et du Jura, avant d’aller chercher une onzième place satisfaisante sur la Flèche Wallonne.
Le parcours du Tour 2025 devrait lui convenir, avec ses nombreux cols hors catégorie et un seul contre-la-montre. Coureur expérimenté et régulier, habitué des tops 15 sur les Grands Tours, il visera très logiquement un top 10 final, comme à son habitude.
Première expérience sur le Tour de France pour l’un des grands espoirs belges du classement général, Lennert Van Eetvelt. Il réalise une saison plutôt correcte, même si encore limitée en termes de résultats marquants.
11e sur l’UAE Tour, malgré du temps perdu dans une bordure, puis 8e en Catalogne, où il confirme une certaine régularité malgré une nouvelle bordure. C’est en Romandie qu’il a eu le plus de mal, avec une 15e place au général au terme d’une semaine compliquée.
Van Eetvelt prend le départ avec l’objectif de jouer le général, mais surtout d’accumuler de l’expérience. Il risque cependant de piocher dans les grosses étapes de montagne, où ses limites sont encore visibles. Mais il reste un excellent grimpeur, capable de se révéler si tout se passe bien. À suivre de près pour l’avenir.
Grimpeur très intéressant, Cristian Rodriguez est un coureur que j’ai hâte de suivre sur ce Tour de France. Sa préparation semble parfaitement calibrée, avec une montée en puissance progressive au fil des mois. Discret en début de saison, ce n’est qu’à partir d’avril qu’il a commencé à montrer ses qualités.
Plus récemment, il a terminé 2e de la Classique d’Andorre, au terme d’un parcours exigeant avec plus de 3500 mètres de dénivelé, en parvenant à suivre Enric Mas, l’un des meilleurs grimpeurs du plateau.
Il perdra sans doute du temps sur le contre-la-montre, mais les étapes de la 2e et 3e semaine pourraient parfaitement lui convenir, vu sa forme actuelle.
Un top 10 au général serait un excellent résultat, lui qui n’a encore jamais fait mieux que 13e sur un Grand Tour, lors des Vueltas 2023 et 2024.
Toujours à la recherche de son top 10, le grimpeur belge à passé un cap l'an dernier en terminant 16e du Tour de France, et ce malgré une préparation tronquée par une très lourde chute au Pays Basque.
Cette année il semble bien préparé, avec une montée en charge progressive conclu par un podium au général de la Route d'Occitanie récemment. Le général sera son gros objectif, et il faudra le suivre de près.
SURPRISE
J’ai bien envie de croire à la résurrection du grimpeur allemand, et à juste titre. Pour rappel, 4e du Tour de France 2019 et 7e du Giro 2022, c’est un coureur expérimenté dans les courses par étapes et les classements généraux.
Cette saison, au sein de sa nouvelle formation, il a mis du temps à retrouver son niveau. Mais lors du dernier Critérium du Dauphiné, après un stage en altitude, il a montré des signes très encourageants. Il termine 11e du général, avec un top 10 à la pédale sur l’étape 7, dans un final exigeant.
Le parcours du Tour semble parfaitement lui convenir : un seul contre-la-montre plat, mais surtout un enchaînement de cols hors catégorie et d’arrivées au sommet.
Le top 10 final sera sans doute son objectif principal, et cela ne paraît pas irréalisable s’il continue de monter en puissance au fil des semaines.
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
MAILLOT VERT
Voici le barème du maillot vert du Tour de France :
Voici un graphique détaillant le nombre de points maximum pour le maillot vert à prendre par étapes.
Au total, 7 étapes de plaine, 6 étapes accidentés, 6 étapes de montagne et 2 chronos.
La tradition voulant qu’un sprinteur porte le maillot vert sur les Champs-Élysées devrait se maintenir. Mais attention : la tendance penche de plus en plus vers un profil complet, capable de sortir en échappée pour aller chercher les 20 points des sprints intermédiaires. Et ce, pour une raison très simple : Tadej Pogacar.
Le constat est limpide : Pogacar n’a pas d’adversaire à sa mesure sur les étapes accidentées ou de montagne, contrairement à ce que peuvent se livrer Milan, Merlier ou Philipsen sur les étapes de plaine.
Et même si chaque victoire d’étape de plaine rapporte 50 points, une répartition équitable entre les différents sprinteurs pourrait jouer en faveur du champion du monde si celui-ci fait du maillot vert un objectif annexe.
L’an dernier, il n’y avait pas eu photo entre Biniam Girmay et Pogacar : 191 points d’écart. Pourtant, le sprinteur érythréen avait remporté trois étapes de plaine et s’était battu sur de nombreux sprints intermédiaires.
Cette année, avec un plateau de sprinteurs plus dense et complet, la domination d’un seul coureur semble moins probable. Résultat : une répartition des points plus homogène, et un classement du maillot vert potentiellement très ouvert.
Jonathan Milan fait partie des grands favoris au maillot vert sur ce Tour de France 2025, et il a déjà frappé fort cette saison en impressionnant la galerie. A l'aube de son premier Tour de France, il arrive avec la pleine confiance :
Avec six victoires au sprint, dont cinq en World Tour, il s’affirme comme l’un des sprinteurs les plus complets du peloton, capable d’encaisser du dénivelé sans perdre de sa puissance. Un atout précieux, qu’il a démontré aussi bien à Valence en début de saison que sur le Critérium du Dauphiné en juin.
L’Italien pourra compter sur un train solide, mené par Jasper Stuyven en capitaine de route, et surtout sur ses deux poissons-pilotes indispensables : Edward Theuns et Simone Consonni. À l’exception de la première étape de l’UAE Tour (particulière), ce duo l’a emmené vers ses cinq autres victoires cette saison.
Et c’est probablement le seul vrai point faible de Milan : quand il est bien lancé, il est pratiquement imbattable. Mais sans son train, ses chances chutent brutalement.
L’exemple est clair sur l’UAE Tour : il remporte le premier vrai sprint, parfaitement lancé par Consonni. Mais dès l’étape suivante, ce dernier chute. Résultat : Milan, moins bien emmené, termine 3e des deux sprints suivants. 2 fois derrière Merlier et 1 fois derrière Philipsen.
Même constat sur Kuurne-Bruxelles-Kuurne : sans ses deux hommes de confiance, Stuyven tente de lancer, mais Milan est battu par Philipsen, Kooij et trois autres sprinteurs.
Ajoutons à cela une 2e place à Bruges–La Panne, dans un final chaotique (malgré un bon travail de Consonni), et une nouvelle 2e place sur Gand-Wevelgem, sans lanceur, cette fois battu par Merlier.
En résumé : il y a deux Milan : celui avec Consonni/Theuns, ultra-dominateur, et celui sans eux, beaucoup plus vulnérable.
Si les autres équipes veulent lui disputer le maillot vert, il faudra non seulement le battre au sprint, mais surtout briser son train avant l’emballage final.
Deuxième grand nom du sprint cette saison : le Belge Tim Merlier.
L’actuel champion d’Europe se distingue de Jonathan Milan sur deux points essentiels.
Premièrement, il ne passe pas les bosses. Merlier fait partie de cette catégorie de sprinteurs “purs”, qui souffrent dès que le dénivelé s’invite. Et il l’a clairement confirmé cette saison sur plusieurs courses où il disparaissait dès que la route s’élevait.
Deuxièmement, il n’a pas besoin d’un train millimétré pour gagner. Tant qu’il est approximativement dans le top 10 à l’approche des 3 derniers kilomètres, il peut faire parler sa puissance. Il est généralement placé par son fidèle poisson-pilote Bert Van Lerberghe, qui suit quasiment le même programme que lui et veille à l’amener dans les meilleures conditions possibles. Mais Merlier sait aussi gagner dans le désordre : que le lancement soit parfait ou chaotique, il peut sortir de n’importe quelle situation… et faire mouche.
Ses résultats le prouvent : 10 victoires cette saison, dont 4 en World Tour.
Mais attention : c’est quitte ou double pour Merlier. En plus de ses 10 succès, il n’a signé que 3 autres podiums et 1 top 10. Autrement dit, quand il ne gagne pas, il disparaît souvent du classement.
Déjà vainqueur d’une étape sur le Tour 2021 à l’époque d’Alpecin, il arrive cette année avec un objectif clair : remporter des étapes, et pourquoi pas s’emparer du premier maillot jaune.
En revanche, concernant le maillot vert, la tâche s’annonce plus compliquée. Face à un Milan plus complet, capable d’aller chercher des points en échappée ou sur des étapes accidentées, Merlier part avec un net désavantage.
D’ailleurs, même sur le Giro 2024 face à Milan, il n’avait jamais affiché d’intérêt pour ce classement. À voir s’il parvient à dominer les sprints sur ce Tour… mais la concurrence sera rude.
Voici le troisième grand protagoniste du sprint sur ce Tour : Jasper Philipsen. Un mix entre Milan et Merlier, mais avec une puissance légèrement inférieure.
Complet, Philipsen sait passer le dénivelé, comme en témoigne sa victoire sur Milan–San Remo ou sa 2e place sur l’étape de Colombey-les-Deux-Églises l’an dernier. Pas du genre à craindre les étapes accidentées, et adepte du maillot vert, il apparaît même plus sérieux que Merlier sur le papier pour jouer le classement par points.
Mais sa limite reste sa puissance pure face aux deux autres cadors.
Sur l’UAE Tour, il s’est fait battre soit par Milan, soit par Merlier, voire par les deux. Il n’a véritablement réussi à prendre le dessus que sur la classique de Kuurne, où il devance Milan.
Il faut dire qu’en début de saison, Philipsen était en "mode classiques", comme il l’a lui-même expliqué, avec pour objectif les Flandriennes, San Remo et surtout Paris–Roubaix. Depuis, il est passé en "mode sprint", et a battu Merlier sur une étape du Baloise Belgium Tour, en juin.
Mais ce qui fait la vraie force de Philipsen, c’est son expérience sur le Tour, bien supérieure à celle de Milan et Merlier : déjà 9 victoires d’étape et un maillot vert à son actif.
Et surtout, il dispose du probable meilleur poisson-pilote du peloton : un certain Mathieu Van der Poel.
Le Néerlandais, champion du monde en titre, lui sert de lanceur attitré sur le Tour, après avoir été son équipier clé sur les classiques du printemps. La relation fonctionne à merveille : VDP l’amène avec précision, souvent à la limite du règlement, mais toujours parfaitement placé dans les derniers mètres.
La différence entre les sprints de Philipsen avec ou sans Van der Poel a été flagrante en 2024. Quand le Néerlandais est là, Philipsen est ultra-dangereux.
Dernier vainqueur du maillot vert sur le Tour de France, Biniam Girmay avait largement dominé l’édition 2024, avec en prime trois victoires d’étapes. En devenant le premier coureur africain à remporter une étape du Tour, il est devenu une véritable légende dans son pays, et pourrait bien être animé par l’envie de rééditer l’exploit.
Cependant, la dynamique 2025 est tout autre. Avec cinq deuxièmes places mais aucune victoire cette saison, Girmay n’a pas encore levé les bras et semble loin du niveau qu’il affichait dans les sprints du Tour 2024.
Difficile donc de le placer parmi les favoris au maillot vert, face à la densité de la concurrence actuelle. Mais attention : il reste l’un des meilleurs sprinteurs du peloton, et il suffirait d’une victoire pour relancer totalement la machine.
Meeus is the new Girmay ?
Je ne comptais pas forcément le citer parmi les prétendants au maillot vert… mais vu l’équipe alignée à ses côtés, il faudra clairement compter sur lui.
Red Bull–BORA a bien compris que, vu la forme actuelle de son sprinteur, Jordi Meeus est leur meilleure carte pour aller chercher une victoire d’étape. Résultat : l’équipe n’a pas lésiné sur le soutien, en alignant un train hyper solide autour de lui, avec Laurence Pithie, Mick Van Dijke, Gianni Moscon, et surtout l’un des meilleurs poisson-pilotes du moment, le tout récent champion des Pays-Bas sur route : Danny Van Poppel.
Ajoutez à cela la forme et la confiance du moment, et il se pourrait bien que le Belge ait passé le fameux cap qui lui manquait jusque-là pour se battre avec les meilleurs.
Déjà vainqueur sur les Champs-Élysées en 2023, il donne l’impression que ce Tour 2025 pourrait être celui de la confirmation.
Troisième du classement par points en 2024, Bryan Coquard est un coureur à ne pas sous-estimer. Sprinteur polyvalent, il a l’avantage de pouvoir s’accrocher sur des étapes accidentées là où d’autres sprinteurs pures lâchent prise.
Son principal point faible reste sa pointe de vitesse face aux cadors du sprint massif, mais il avait tout de même accroché trois top 10 d’étapes l’an dernier. Pour compenser, le Français s’était montré offensif en multipliant les échappées afin de récolter des points lors des sprints intermédiaires.
Dans un scénario où les favoris du maillot vert venaient à abandonner ou à se retrouver hors délai en montagne, Coquard pourrait bien tirer son épingle du jeu. Un outsider solide à garder à l’œil.
Que penser de Wout Van Aert et de ses chances de ramener le maillot vert à Paris ?
Déjà vainqueur de ce classement en 2021, avec trois étapes à la clé, le Belge n’est pas le plus rapide au sprint pur, mais il compense largement par sa polyvalence exceptionnelle, capable de glaner des points sur presque tous les terrains : étapes vallonnées, sprints intermédiaires, voire échappées.
Mais honnêtement, je n’y crois pas vraiment cette année.
D’abord, il sort d’un Giro éprouvant, où il s’est épuisé dans la chasse aux étapes, avec 1 succès.
Ensuite, il vient sur le Tour avec un rôle clairement défini : épauler Jonas Vingegaard tout au long des trois semaines. Ses opportunités seront rares, voire inexistantes sur certaines étapes.
À cela s’ajoute une pointe de vitesse visiblement en retrait depuis sa reprise, et une configuration d’équipe pas vraiment taillée pour les sprints, avec pour seul lanceur Edoardo Affini.
Même s’il disputera probablement quelques arrivées massives, j’ai du mal à le voir assez rapide pour décrocher une victoire d’étape face à des spécialistes comme Milan, Merlier ou Philipsen.
Je le cite parmi les prétendants au maillot vert, car bien que ce ne soit pas un objectif affiché, Tadej Pogacar pourrait très bien le ramener à Paris… presque malgré lui. Comme évoqué précédemment, la forte concurrence entre les sprinteurs et la configuration du parcours, avec de nombreuses étapes vallonnées en première semaine et plusieurs arrivées au sommet ensuite, font de lui un candidat indirect crédible.
Mais malgré tout, j’ai du mal à y croire. L’écart de 20 points entre une victoire sur une étape de plaine (50 points) et une étape vallonnée (30 points) joue clairement en sa défaveur. De plus, 7 étapes sont promises aux purs sprinteurs, contre seulement 6 plus accidentées, qui pourraient d’ailleurs échapper aux favoris du général si des baroudeurs s’y glissent.
Enfin, un sprinteur ambitieux pourrait très bien prendre les échappées pour aller chercher les 20 points des sprints intermédiaires. Et politiquement, Pogacar n’a aucun intérêt à se mettre les équipes de sprinteurs à dos pour un maillot qui ne l’intéresse pas vraiment.
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -

MAILLOT A POIS
Barème maillot à pois :
Nous avons sur le Tour de France 2025, 6 arrivées au sommet de cols supérieur à une deuxième catégorie :
- Etape 10, arrivée à Super Sancy (2e cat)
- Etape 12, arrivée à Hautacam (HC)
- Etape 14, arrivée à Superbagnères (HC)
- Etape 16, arrivée au Mont Ventoux (HC)
- Etape 18, arrivée au Col de la Loze (HC)
- Etape 19, arrivée à la Plagne (HC)
Au total pendant les 21 étapes, 26 montées de 4e catégorie, 16 montées de 3e catégorie, 13 montées de 2nd catégorie, 4 montées de 1ere catégorie, et 9 cols Hors Catégorie.

Voici le graphique montrant le total de points distribués par étape pour le maillot à pois.
( * = point doublé au sommet)
Deux constats majeurs laissent présager une bataille assez terne pour ce classement.
Premier problème : très peu de points à prendre lors des 9 premières journées.
Seulement 34 points au maximum au total, ce qui ne représente même pas le score possible sur la seule 10e étape. Si un grimpeur souhaite viser le maillot, il devra patienter jusqu’aux 11 dernières étapes pour passer à l’attaque. Avant cela, très peu d’intérêt à se battre pour des miettes.
Deuxième problème : le nombre massif d’arrivées au sommet d'un col Hors Catégorie.
Cette année, 4 étapes offriront un sommet avec 20 points pour le vainqueur, en plus de la 18e étape et l'arrivée à la Loze ou les points seront doublés, qui offrira 40 points au vainqueur de l'étape. Ce qui fait 120 points grimpeur au cumulé pour la victoire de ses étapes
L’an passé, les quatre arrivées au sommet avaient toutes été remportées par les favoris du général (Pogacar), sans laisser la moindre chance aux échappées. Si le scénario se répète, il y a fort à parier que le maillot à pois finira sur les épaules du vainqueur du Tour.
Mais attention, l'espoir n'est pas perdu, en 2024 l'équatorien Carapaz c'est bien reconverti après avoir porté le jaune en début de Tour, pour au final remporter le maillot à pois avec 25 points d'avance sur Pogacar. Auront nous un sauveur du suspens pour le maillot de grimpeur cette année ?
Comme annoncé par le capitaine de route italien Davide Ballerini, la formation XDS Astana va suivre la stratégie du Giro, avec aucun coureur focus sur le général, mais une chasse constante de victoire d'étape, et pourquoi pas le maillot de grimpeur en prime.
À ce petit jeu, j’aime beaucoup Sergio Higuita.
Ancien grimpeur prometteur chez BORA, il a connu une période de creux, mais semble avoir retrouvé de la fraîcheur et des ambitions depuis son changement d’équipe.
Sa saison 2025 n’a rien d’exceptionnel, mais quelques signaux sont encourageants : une 9e place au sommet de Thyon 2000 lors du Tour de Romandie, et surtout une semaine offensive sur le Critérium du Dauphiné, conclue par une 3e place au classement de la montagne.
Reste à voir si les jambes répondront, mais Higuita reste un grimpeur offensif, intéressant à suivre, et qui pourrait bien viser le maillot à pois sur ce Tour.
Il faudra également garder un œil sur le Français Clément Champoussin. Il s’apprête à disputer son troisième Tour de France, avec un objectif clair : décrocher une victoire d’étape.
L’an dernier, il a manqué sa chance, mais il arrive cette fois avec un cap franchi et une préparation optimale. Solide grimpeur, il reste cependant un cran en dessous des meilleurs dans les cols hors catégorie.
Mais qui sait ? S’il décroche un succès rapidement, il pourrait bien ensuite basculer vers un objectif secondaire : celui de jouer le maillot à pois.
Spécialiste des échappées, le baroudeur suisse Mauro Schmid affiche une excellente condition cette saison, et encore plus sur les dernières semaines. Présent à l’avant à deux reprises sur le Tour de Suisse, il s’est ensuite offert un superbe doublé national : champion du contre-la-montre et de la course en ligne.
Coureur intelligent, il sait lire la course et possède de solides qualités de grimpeur, même si sans doute pas suffisantes pour viser le maillot à pois face aux meilleurs du peloton.
En tout cas, vu la forme du moment, je mettrais bien une pièce sur Mauro Schmid pour une victoire d’étape.
DUNBAR Eddie
Dans le cas où Ben O’Connor ne parviendrait pas à assumer son rôle de leader, comme cela a pu être le cas par le passé, j’ai de bons espoirs en l’Irlandais Eddie Dunbar pour sauver le Tour de l’équipe Jayco.
Sa condition physique est en progression constante depuis le début de saison, même s’il n’a pas encore montré grand-chose… hormis un superbe chrono sur le Dauphiné. Sur le papier, il devrait jouer le rôle d’équipier, mais il ne serait pas surprenant de le voir à l’avant sur des étapes de montagne, avec des ambitions de victoire ou même de maillot à pois, pour ce qui sera sa première participation au Tour de France.
Le parcours lui convient bien, et il représente probablement la meilleure carte de l’équipe Jayco pour aller chercher un classement annexe, à condition, bien sûr, que ce soit un objectif assumé par l’équipe.
Le tout récent champion d’Allemagne sur route, Georg Zimmermann, sera une carte intéressante à suivre pour le maillot à pois.
Il ne visera pas le général, mais devrait clairement se concentrer sur les victoires d’étapes, comme il avait déjà tenté de le faire en 2023, avec à la clé une deuxième place en guise de meilleur résultat.
Baroudeur solide et bon grimpeur, Zimmermann n’a encore jamais vraiment joué le classement de la montagne en quatre participations au Tour, mais cette année pourrait être celle du déclic. Avec une bonne condition physique, je m’attends à le voir très actif en 2e et 3e semaine, sur les étapes les plus escarpées.
Après l’annonce de la non-prolongation de ses deux sponsors-titres, la formation française va devoir mettre ses coureurs à la planche pour montrer le maillot et attirer de nouveaux partenaires. Et pour cela, Kévin Vauquelin semble être la meilleure carte à jouer.
Vainqueur de la 2e étape l’an dernier, il ne devrait pas viser le classement général cette année, encore un peu juste en haute montagne. En revanche, en parallèle d’une potentielle victoire d’étape, le maillot à pois serait un magnifique coup de projecteur. C’est un objectif qui plaît aux coureurs français, mais aussi aux supporters, et surtout, c’est un excellent argument marketing en période de recherche de sponsors.
Vauquelin sera donc à surveiller de près dans cette lutte, à condition qu’il en fasse un vrai objectif, ce qui serait tout à fait logique au vu de la condition et du niveau affichés cette saison.
Déjà à la bagarre l’an dernier pour une victoire d’étape, il y a fort à parier que Ben Healy sera de nouveau présent à l’avant cette année. En 2024, il avait terminé 15e du classement de la montagne, sans même en faire un véritable objectif.
Difficile de dire s’il visera le maillot à pois cette fois-ci, j’ai quelques doutes sur son intérêt réel pour ce classement, surtout face à des coureurs plus déterminés. Mais il ne faut pas le négliger : avec son profil offensif et ses qualités de grimpeur, il pourrait très bien se retrouver dans la course s’il cumule les échappées.
L’Américain Neilson Powless pourrait bien être un prétendant sérieux au maillot à pois.
Excellent grimpeur, baroudeur confirmé, il a déjà porté ce maillot avec fierté lors du Tour 2023, où il avait terminé 4e du classement de la montagne.
L’an passé, il était arrivé totalement hors de forme, ce qui l’avait empêché de vraiment participer à la bataille. Mais cette saison, il a ciblé sa préparation autour du Tour.
Après une campagne de classiques solide, il a repris en Suisse avec une victoire au GP du canton d’Argovie (Gippingen), avant de se montrer actif dans les échappées sur le Tour de Suisse.
En forme, expérimenté et avec une vraie capacité à aller chercher des points en haute montagne, le grimpeur américain sera clairement un nom à garder en tête dans la lutte pour le maillot à pois.
Le Français a fait forte impression ces dernières semaines et sa sélection pour le Tour est amplement méritée. Très bon Tour de Romandie avec le maillot de leader porté sur 2 étapes, puis top Dauphiné ou il n'était pas si loin d'une victoire d'étape.
Difficile d’imaginer Alex Baudin se battre pour le classement général, mais avec son profil de baroudeur-grimpeur, on devrait le retrouver offensif en 2e et 3e semaine. Il pourrait bien viser une victoire d’étape sur terrain montagneux, et le maillot à pois n’est pas à exclure s’il prend les bonnes échappées et capitalise sur sa bonne condition actuelle.
Que peut-on attendre de Lenny Martinez sur ce Tour de France ?
Sur le papier, Santiago Buitrago est le leader désigné pour le classement général mais sa condition actuelle reste incertaine. À l’inverse, le grimpeur français semble au sommet de sa forme, après une première partie de saison remarquable.
Avec trois victoires en World Tour cette année, dont la dernière étape du Critérium du Dauphiné, Martinez a également brillé sur les classements généraux avec une 5e place en Catalogne et une 2e place en Romandie. Des résultats qui confirment qu’il a passé un cap.
Mais, à l’image d’un Lipowitz, on peut se demander : n’a-t-il pas déjà trop donné ?
Avec 39 jours de course, pour la plupart disputés à haute intensité, le risque est de le voir arriver au départ un peu entamé physiquement.
La première semaine sera un bon indicateur, mais le cas Lenny Martinez sera à suivre de près. S’il tient la forme, il pourrait se mêler à la lutte pour le maillot à pois, viser des victoires d’étapes, voire même se glisser dans la bataille pour le top 10 au général.
Même si la grande majorité de l’équipe sera au service de Felix Gall, difficile de croire que la formation française ne tentera pas de chercher des victoires d’étapes en échappée.
Et à ce jeu-là, Bruno Armirail semble tout désigné. Grimpeur-rouleur expérimenté et habitué des longs raids à l’avant, il pourrait bien profiter d’un marquage entre leaders pour aller chercher son moment de gloire.
Le maillot à pois n’est pas un objectif direct annoncé, mais il vient de remporter celui du Critérium du Dauphiné fin juin, alors pourquoi ne pas tenter de compléter la collection sur les routes du Tour ?
Après avoir joué le général du Giro, conclu à une solide 10e place, Michael Storer semble prêt à capitaliser sur son excellent niveau cette saison pour aller chercher des victoires d’étapes sur les parcours exigeants de 2e et 3e semaine.
Mais il ne faut pas l’écarter de la lutte pour le maillot à pois, lui qui a déjà remporté celui de la Vuelta 2021, et terminé 3e de ce classement en 2023.
Coureur offensif, spécialiste des échappées et très solide en montagne, l’Australien pourrait bien offrir à la formation Tudor, invitée pour la première fois sur le Tour, un superbe coup d’éclat sur ce classement annexe très convoité.
Pour conclure sur les prétendants, il faudra garder un œil sur Aleksandr Vlasov. Malgré un début de saison franchement moyen où il n’aura brillé que sur les chronos (trois contre-la-montre : 5e, 5e et 6e), j’ai bon espoir de le voir au top sur le Tour, et pourquoi pas vêtu de pois sur les Champs.
Premièrement, la formation BORA semble clairement orientée vers les victoires d’étapes et les classements annexes. Roglic et Lipowitz devront se débrouiller au général, et à moins que l’un des deux prenne le maillot jaune en 2e ou 3e semaine (ce qui reste peu probable) Vlasov devrait avoir carte blanche pour se glisser dans les échappées.
Deuxièmement, il a semblé nettement mieux sur le récent Tour de Suisse, avec un regain de forme encourageant. Les neuf premières étapes du Tour, peu adaptées à son profil, devraient lui permettre de retrouver du rythme, avant d’exploiter pleinement ses qualités de grimpeur-rouleur lors des grosses étapes de 2e et 3e semaine. Une victoire d’étape est dans ses cordes, et un maillot à pois n’est pas une utopie si les circonstances tournent en sa faveur et qu'il en fait un objectif.
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -

MEILLEURE EQUIPE
La formation UAE Emirates avait facilement remporté le classement par équipes l’an dernier, avec plus de 32 minutes d’avance sur la Team Visma.
Mais cette année, la lutte pourrait être plus serrée.
Sur le papier, les trois meilleures cartes sont Pogacar, Almeida et A.Yates. Peu de doutes concernant les deux premiers, en excellente forme. En revanche, A.Yates reste une vraie incertitude : pour rappel, il sort d’un long Giro, terminé de façon assez anecdotique à la 12e place. Il pourrait donc arriver fatigué au départ, ou au contraire, en pleine possession de ses moyens. Difficile de savoir comment son corps réagira à cet enchaînement.
Quoi qu’il en soit, l’effectif UAE reste très solide pour viser une nouvelle victoire au classement de la meilleure équipe.
D’autant plus que Pogacar est souvent le premier à attaquer, ce qui limite le travail de ses coéquipiers en fin d’étape. Ils peuvent ainsi économiser leurs forces et gérer leurs efforts, là où d’autres équipiers doivent travailler jusqu’au bout pour ramener leur leader.
Comme mentionné précédemment, la formation néerlandaise Visma-Lease a Bike avait terminé 2e du classement par équipes en 2024.
Mais cette année, l’équipe semble encore mieux armée pour viser la première place, avec son leader habituel Jonas Vingegaard, entouré d’un trio de grimpeurs très solides : Matteo Jorgenson, Simon Yates et Sepp Kuss.
Avec un Jorgenson en grande forme cette saison et une préparation millimétrée pour le Tour, ajouté à un Simon Yates qui revient du Giro avec la victoire au général, il n’est pas exclu que ce trio puisse devancer UAE au jeu de la régularité et de la profondeur d’effectif.
Si les trois restent dans le coup au classement, Visma pourrait bien jouer la gagne sur ce classement annexe.
Avec seulement trois grimpeurs alignés : Roglic, Lipowitz et Vlasov. La formation allemande semble un peu juste pour rivaliser avec les armadas d’UAE et de Visma sur le classement par équipes.
Sur le papier, si les trois sont au top de leur forme, alors pourquoi pas : ils ont le niveau pour viser un top 10 au général.
Mais la réalité est plus incertaine : Roglic sort d’un Giro abandonné, Lipowitz semble en fin de cycle après un gros début de saison, et Vlasov progresse, mais paraît encore trop loin de son meilleur niveau pour peser sur la course.
De toute façon, l'équipe ne devrait pas se concentrer sur ce classement, mais cela dépendra des performances des deux leaders et du comportement de Vlasov.
Et si INEOS, équipe habituée de ce classement par équipe venait créer la surprise.
Récent vainqueur du classement en 2022 avec Geraint Thomas (3e), Adam Yates (9e) et Tom Pidcock (16e), la formation britannique semble avoir les armes pour réitérer la performance.
Avec Carlos Rodriguez en leader, accompagné de Geraint Thomas, De Plus et Thymen Arensman (start liste provisoire), l'équipe INEOS à une solide armada pour la montagne.
Maintenant, si elle cours de la même façon que depuis le début de la saison, il faut s'attendre à des offensives plutôt qu'un classement par équipe, avec la victoire d'étape et un bon classement de Rodriguez comme objectif.
Dernière équipe à surveiller pour le classement par équipes : la formation espagnole Movistar. Historiquement très présente sur ce classement, elle l’a remporté à cinq reprises entre 2015 et 2020 (2015, 2016, 2018, 2019, 2020). Cependant, ces dernières années, l’équipe semble avoir mis de côté cet objectif annexe.
Mais le collectif aligné sur ce Tour pourrait relancer l'idée. Avec Enric Mas comme leader, solide prétendant au top 6 du général, Pablo Castrillo, jeune grimpeur prometteur et 9e du dernier Tour de Suisse mais aussi double vainqueur d'étape sur la Vuelta 2024, Einer Rubio, 8e du dernier Giro, et Ivan Romeo, encore en apprentissage mais très prometteur, Movistar aligne une équipe homogène en montagne, capable de briller.
Cela dit, je ne m’y risquerais pas personnellement. Une équipe encore jeune, peu expérimentée sur le Tour, et dont certains éléments comme Castrillo ou Romeo viseront sans doute les étapes plutôt que le général en 2e et 3e semaine. Mais dans une course aussi longue et imprévisible, une surprise n’est jamais à écarter.
BETS ET JUSTIFICATIONS
Veuillez noter que cet avis est strictement personnel et n'engage que moi. Je ne cherche en aucun cas à influencer ou inciter qui que ce soit à suivre mes recommandations ou à utiliser votre argent. Si vous choisissez de suivre les paris mentionnés ci-dessous, soyez prudent avec vos mises et respectez scrupuleusement le pourcentage de bankroll indiqué.
PS : le % de bankroll représente le % de mise à jouer correspondant à votre capital de départ.
Exemple, votre capital est de 100€, le % conseillé est de 2%, vous misez donc 2€.
BET(S) EN SIMPLE
Côte : 3.50 - Winamax
% de bankroll : 0.20%
Pourquoi miser Vingegaard alors que Pogacar semble une jambe au dessus de lui ?
La côte du slovène vainqueur du Tour de France est de 1.35. Je considère celle-ci bien trop basse au vu de la durée de la course et des nombreux à côtés non contrôlable (chute, maladie, crevaison, défaillances...)
Et surtout, j'ai envie de vibrer sur l'outsider, de croire encore en la possibilité d'un duel d'humains hors normes au sommet. Avec moins de fatigue accumulée et un préparation plus optimale, Vingegaard à en tout cas mis toutes ses chances de son côté.
Côte : 2.0 - Winamax
% de bankroll : 0.75%
Plus léger que l'année dernière (1,5 kilos), en bonne condition et sans une grosse fatigue accumulé d'un lourd début de saison, c'est un bet assez safe. Maintenant il ne faut pas oublier sa chute pendant l'hiver qui aurai pu affecter sa préparation mais il devrait retrouver le rythme après les 9 premières étapes.
Côte : 1.50 - Winamax
% de bankroll : 1.50%
L'homme du top 10 en grand tour (4 GT, 4 tops 10). Avec une préparation solide et calculée, il devrait arriver en forme pour les grandes journées de la 2e et 3e semaine. Le chrono pourrait lui coûter cher, mais le reste du parcours lui convient parfaitement. Si top 6 sortis, je n'hésiterait pas.
Côte : 7.0 - Winamax
% de bankroll : 0.50%
Bet fun, mais pas irréaliste. Comme cité, il va de mieux en mieux et semble avoir trouvé son rythme depuis quelques temps. Le parcours lui va bien et je m'attend à le voir monter en rythme au fur et à mesure.
- - -
Côte : 3.00 - Winamax
% de bankroll : 1.00%
Une value intéressante pour le favori au maillot vert sur ce Tour de France.
Lidl–Trek vient clairement avec l’objectif de remporter des étapes avec Jonathan Milan, et à la vue de l’équipe alignée autour de lui, on sent que la confiance est totale.
Le combat s’annonce intense entre Milan, Merlier et Philipsen, mais l’Italien dispose d’une vraie polyvalence, et surtout d’une facilité sur les terrains vallonnés qui pourrait lui offrir un avantage non négligeable dans la quête du maillot vert.
Mais attention à Philipsen, lancé par Van der Poel : le duo a déjà prouvé son efficacité, et il sera un candidat très sérieux dans cette lutte, surtout s’il retrouve sa meilleure forme en deuxième semaine.
Côte : 25 - Winamax
% de bankroll : 0.15%
Ici aussi, une value intéressante avec un outsider crédible : Jordi Meeus.
Loin d’être un sprinteur limité en montée, il peut passer les bosses correctement, ce qui le rend plus complet que certains purs sprinteurs.
Mais surtout, il bénéficie d’un train exceptionnel, probablement l’un des meilleurs du peloton, ce qui pourrait lui permettre de tenir tête aux trois favoris : Milan, Merlier et Philipsen.
Sur le papier, la tâche s’annonce compliquée, mais on le sait : les routes du Tour réservent souvent des surprises. Et si la forme actuelle du Belge se confirme, il pourrait bien s’inviter dans la lutte au maillot vert.
- - -
Concernant les bets pour le maillot à pois, je vais en donner 4 avec la même mise sur chacun pour atteindre 1 % de bankroll total.
Les justifications sont dans la preview.
Côte : 8 - Winamax
% de bankroll : 0.25%
Côte : 17 - Winamax
% de bankroll : 0.25%
Côte : 1.75 - Winamax
% de bankroll : 1.50%
La cote de Remco Evenepoel vainqueur du maillot blanc (meilleur jeune) semble plutôt haute, et cela est du après sa performance au Critérium du Dauphiné, où il s’est directement confronté à l’un de ses principaux rivaux pour ce classement : Florian Lipowitz.
Remco reste un excellent coureur de Grand Tour, avec l’expérience, la régularité et surtout le plein soutien de son équipe, puisqu’il en est le leader désigné. À l’inverse, Lipowitz pourrait souffrir d’un double handicap : Un manque de soutien collectif au sein de son équipe si Roglic reste dans la course au général. Et un manque d’expérience sur trois semaines, où la gestion de l’effort et de la récupération est primordiale.
Il faut également souligner une différence de préparation marquée : Lipowitz semble arriver avec plus de jours de course dans les jambes, ce qui pourrait jouer en faveur de Remco en 3e semaine.
À 1.75, la cote de Remco vainqueur du maillot blanc me semble clairement value, vu le contexte et les écarts potentiels en chrono dès la première semaine.
- - -
Côte : 2.25 - Winamax
% de bankroll : 0.75%
À l’image de mon choix pour Vingegaard vainqueur du Tour, je vais cette fois miser sur la densité et la fraîcheur de son équipe.
Là où Pogacar, Almeida et A.Yates sont déjà à bloc depuis le début de saison (22, 39 et 42 jours de course respectivement), la formation néerlandaise a su concentrer ses forces pour le mois de juillet, en ciblant très clairement le Tour comme point d’orgue.
Vingegaard en leader, entouré d’un Jorgenson ultra régulier, d’un Simon Yates vainqueur du Giro et d’un Sepp Kuss au service, tous avec une charge de course bien plus maîtrisée (19, 22, 35 et 27 jours de course), la Visma peut faire parler sa fraîcheur quand UAE pourrait commencer à payer ses efforts.
Niveau intrinsèque ? Équivalent. Mais sur trois semaines à bloc, c’est souvent la condition et la fraîcheur qui font la différence, surtout quand la bataille se jouera en haute montagne en 2e et 3e semaine.
Merci d'avoir pris le temps de lire cet article.
We Love Sports vous souhaite une bonne course :)
Commentaires
Enregistrer un commentaire