Après un sprint royale la veille, final d'étape plus accidenté sur cette 5e étape avec l'arrivée à Matera.
PROFIL DE LA COURSE

Attention, le profil affiché de cette 5e étape est trompeur : l’étape n’est clairement pas aussi difficile qu’elle n’en a l’air.
Au programme : 151 kilomètres pour environ 1500 mètres de dénivelé positif. Un tracé qui, sur le papier, pourrait sembler piégeux, mais qui ne devient réellement intéressant qu’à partir du kilomètre 98, avec le sprint intermédiaire bonification de Bernalda. C’est à partir de ce point que les premiers mouvements de course pourraient s’amorcer.
Au kilomètre 119, les coureurs aborderont la seule ascension répertoriée de la journée : la côte de Montescaglioso (4e catégorie), avec 2,9 kilomètres à 8,3 % de moyenne. Une montée brève mais exigeante, qui pourrait faire exploser certains groupes. Une fois au sommet, il restera 28 kilomètres à parcourir sur un terrain vallonné.
Au kilomètre 132, débute la montée vers le Castello Tramontano : 5,6 kilomètres à 4,6 %, une bosse moins raide, mais plus longue, qui servira de rampe de lancement aux attaquants. Le sommet est placé à 11 kilomètres de l’arrivée.
Une descente rapide de 3,7 kilomètres conduira ensuite les coureurs vers la montée finale de Matera Nord, longue de 2,9 kilomètres à environ 4 %. Ce dernier effort avant le grand final, même s’il n’est pas répertorié, pourrait suffire à faire la différence en cas de course débridée.
Les trois derniers kilomètres devraient éliminer les coureurs les moins à l’aise sur ce type de pourcentages irréguliers. La course passera d’abord par une bosse de 700 mètres à 6,3 %, avec un passage à 10 %, suffisamment raide pour provoquer des écarts ou des attaques.
S’ensuivra un court faux plat descendant, qui lancera les coureurs vers les 1 250 derniers mètres, en faux plat montant à 2,6 %. Un effort qui demande puissance et placement, notamment car les 500 derniers mètres s’annoncent plus exigeants avec une pente à 3,3 %.
Un final usant, idéal pour puncheurs puissants ou sprinteurs très résistants, mais qui laisse peu de place au repositionnement une fois lancé.
Voici le parcours des 10 derniers kilomètres de cette 5e étape. Une fois le panneau des 3 kilomètres restants franchi, le final devient technique dans les rues de Matera, avec plusieurs changements de direction qui compliqueront le placement.
Le passage sous la flamme rouge pourrait bien être déterminant pour la victoire finale : les coureurs devront négocier deux virages à 90 degrés dans le dernier kilomètre, ce qui fera de la position en tête du peloton un facteur clé.
L’équipe capable de lancer son leader en tête à ce moment-là aura un net avantage, d’autant plus qu’il ne restera que 200 mètres en faux plat montant après le dernier virage. Un sprint explosif et stratégique, qui ne pardonnera aucune erreur de placement.
Vue des derniers mètres, montant.
METEO
Rien à signaler côté météo : le ciel sera globalement nuageux, avec des températures agréables autour de 21°C tout au long de l’étape.
Le vent sera faible, soufflant entre 10 et 20 km/h en provenance du Sud-Est, ce qui ne devrait pas influencer significativement la course.
SCENARIO DE COURSE
Matera a déjà accueilli une arrivée d'étape sur le Giro, notamment lors de la 5e étape de l'édition 2013. Le final était très similaire à celui de cette année, bien que l’approche ait été plus simple. Ce jour-là, c’est John Degenkolb qui s'était imposé devant Ángel Vicioso et Paul Martens, trois coureurs au profil de sprinteurs résistants, capables de tenir dans les bosses et de sprinter en petit comité.
Même scénario en 2003, lors de la 2e étape, avec un final identique à Matera. Robbie McEwen avait franchi la ligne en tête avant d’être déclassé, preuve que même des sprinteurs plus classiques peuvent s’imposer ici si l’approche n’est pas trop usante.
Mais en 2020 avec la victoire d'Arnaud Démare, sur la 6e étape, qui n'a de similaire que les 20 derniers kilomètres.
En somme, malgré un final difficile et technique, si une équipe parvient à imposer un tempo régulier et soutenu, les tentatives d’attaque dans le final devraient être neutralisées.
Et justement, Lidl-Trek a prouvé depuis le début de ce Giro qu’elle était capable de contrôler la course efficacement pour Mads Pedersen, et que ce dernier était en grande forme, notamment dans les efforts en bosse. Son endurance et sa capacité à encaisser des efforts irréguliers en font un des favoris pour ce type de final.
Je m’attends donc à un sprint en comité réduit, mais avec plus de prétendants qu’en étapes 1 et 3, puisque le parcours est plus simple, avec des montées moins sélectives.
Grand favori du jour, Mads Pedersen semble parfaitement taillé pour ce type d’arrivée, surtout au vu de ce qu’il a montré depuis le début du Giro. Le profil vallonné, technique, et le sprint en faux plat montant correspondent idéalement à ses qualités.
L’équipe Lidl-Trek devrait une nouvelle fois imposer un tempo soutenu, comme sur les étapes 1 et 3, pour éviter les attaques et déposer Mads en tête dans les 200 derniers mètres.
Seule alerte : il aime lancer de loin, et avec un sprint montant, il faudra éviter l’excès de confiance. S’il démarre trop tôt, il pourrait se faire remonter par un puncheur ou un sprinteur bien calé dans sa roue.
Wout van Aert n’a pas aidé Kooij lors du sprint de la 4e étape, ce qui laisse penser qu’il s’est peut-être réservé pour cette 5e étape, dont le profil lui correspond mieux. L’étape étant relativement courte, il devrait être présent dans le final et jouer sa carte si l’opportunité se présente.
Cependant, il semble en perte de forme, et manque clairement de vitesse pure pour rivaliser avec les meilleurs sprinteurs dans un sprint même légèrement montant. Il pourrait viser un bon placement, voire un top 5, mais une victoire paraît difficile à envisager, sauf scénario inattendu ou sprint très réduit.
Pourquoi ne pas imaginer Kaden Groves sur le podium de cette 5e étape ? Absent des débats sur les étapes 1 et 3, le dénivelé et le tempo imposé par Lidl-Trek étaient trop élevés pour lui. Mais cette fois, le profil lui convient bien mieux.
Groves est un sprinteur capable de bien encaisser les bosses, surtout quand la pente reste régulière comme dans ce final. Son équipe a montré hier qu’elle était capable de bien le placer et a fait un gros travail pour le sprint massif.
Dans un sprint en bosse, sur une étape plus accessible, je m’attends à le voir se mêler à la lutte pour le podium, surtout si le rythme est moins explosif que sur les premières arrivées sélectives.
⭐️⭐️
Corbin Strong est rapide, et il l’a prouvé avec sa 2e place sur la 3e étape. Le final de cette 5e étape lui convient parfaitement : vallonné, technique, avec une arrivée en faux plat montant, exactement le genre de terrain où il peut faire parler sa puissance.
Comme pour Pedersen, il pourrait profiter d’un excès de confiance du Danois qui lancerait son sprint un peu trop tôt, et ainsi le déborder dans les derniers mètres. C’est un sprinteur explosif, très à l’aise dans les efforts courts et intenses en bosse.
Attention tout de même à son placement, qui sera déterminant dans un final aussi technique : mal positionné à l’approche du dernier virage, il pourrait voir ses chances de podium s’évanouir.
Paul Magnier a rassuré en signant une solide 7e place sur le sprint de la 4e étape. Malgré un soutien limité dans le final, il s’est bien débrouillé seul, preuve de sa capacité à se placer et de sa vitesse sur les arrivées plates.
Le profil de cette 5e étape lui convient également, avec un final punchy mais roulant, dans lequel il pourrait exprimer sa puissance.
Néanmoins, sa condition physique reste incertaine, notamment sur sa capacité à encaisser les efforts répétés avant le sprint. Il avait lâché dès le premier passage de la bosse sur l’étape 1, ce qui laisse un doute sur son endurance sur ce type de terrain.
Si l’étape est moins usante, il pourrait jouer un nouveau top 10, voire mieux. Sinon, il risque de sauter avant même d’arriver dans le final.
Deux fois 3e depuis le début de ce Giro, Orluis Aular a clairement montré qu’il était en forme, et cette 5e étape correspond parfaitement à son profil : un sprinteur rapide, qui passe bien les bosses et excelle dans les finals légèrement montants.
Cependant, il a aussi montré ses limites en termes de placement, notamment lors de la 4e étape où il n’a pu faire mieux que 17e, malgré un terrain qui aurait pu lui convenir. Dans un sprint massif, sans train structuré, il peine à se positionner pour jouer la gagne.
Et c’est bien là le risque aujourd’hui : si le final est moins sélectif que sur les étapes 1 et 3, il pourrait se retrouver face à des trains organisés comme ceux de Lidl-Trek, Alpecin ou Visma. Dans ce contexte, il devra se battre seul pour se placer, ce qui pourrait le condamner à un simple top 10, sauf course débridée.
Il pourrait se battre pour un top 10, lui qui dispose d’une bonne pointe de vitesse, surtout quand la route s’élève légèrement, comme ce sera le cas dans le final de cette 5e étape.
Cependant, il risque de payer son manque d’expérience dans les sprints massifs. Le placement sera crucial, et ce n’est pas son point fort. Sans un bon positionnement à l’approche du dernier virage, ses chances de résultat pourraient rapidement s’envoler.
Astana dispose de deux belles cartes à jouer pour cette 5e étape : Diego Ulissi et Christian Scaroni. Tous deux sont à l’aise sur ce type de terrain vallonné et technique, et devraient être présents dans l’emballage final si le rythme ne devient pas trop élevé.
Les deux coureurs sont en forme : Ulissi a pris la 6e place sur l’étape 1, preuve qu’il a toujours les jambes pour ce genre d’arrivée. Scaroni, de son côté, a terminé 9e sur l’étape 3, dans un final similaire.
Mais alors, quelle carte Astana jouera-t-elle ? Je penche plutôt pour Scaroni, qui semble : plus rapide au sprint, plus à l’aise sur les étapes courtes et explosives, et surtout meilleur en placement, un atout majeur sur un final aussi technique que celui de Matera.
Passera ? Passera pas ? Les montées plus sèches et moins longues de cette 5e étape correspondent mieux au profil de Sam Bennett que celles des étapes 1 et 3, où il avait rapidement lâché prise.
Mais malgré ce terrain un peu plus favorable, je pense qu’avec le rythme soutenu que Lidl-Trek imposera pour Mads Pedersen, il aura du mal à tenir la cadence. Si l’étape s’emballe trop tôt ou si le tempo est trop élevé dans les bosses, Bennett pourrait à nouveau sauter avant le final.
VENDRAME Andrea
Carte intéressante, Andrea est rapide sur ce genre de finish, surtout avec un sprint en bosse. Le palcement sera la clé et je pense qu'il est capable de créer une belle surprise ici. Il est en forme et en confiance apr_s sa 7e place sur l'étape 3

Il a été très fort sur la première étape, signant une performance solide dans un final exigeant. Mais avec un finish plus abordable et davantage de concurrence attendue sur cette 5e étape, j’ai du mal à l’imaginer faire mieux qu’un fond de top 10.
C’est un coureur habile pour se placer dans un petit groupe, mais si, comme attendu, ils sont 60 à 70 à disputer le sprint, son manque de vitesse pure et d’expérience dans les sprints massifs pourrait le reléguer en seconde partie du top 10, voire au-delà.
Absent des débats sur les étapes 1 et 3, Rick Pluimers s’est en revanche montré très solide sur la 4e étape, en jouant parfaitement son rôle de poisson-pilote pour Ziljaard.
Cette 5e étape lui convient nettement mieux : des montées moins longues, plus sèches, et surtout un final en bosse, terrain où il a déjà brillé cette saison.
Vu sa forme actuelle, son profil punchy et sa capacité à bien se placer dans les finals nerveux, je pense qu’il peut viser un top 10, voire créer la surprise en allant chercher un podium, surtout si les sprinteurs les plus explosifs sont mis en difficulté par le rythme.
Leader de son équipe sur ce type de terrain, Filippo Fiorelli dispose d’une véritable carte à jouer sur cette 5e étape. L’Italien est en excellente forme, comme en témoigne sa 8e place sur l’étape 3, dans un final pourtant plus exigeant.
Le profil de l’arrivée lui convient parfaitement : sprint en bosse, final technique, et placement crucial, autant d’éléments qu’il gère très bien. Fiorelli a l’expérience et l’instinct de course pour naviguer intelligemment dans ce type de scénario.
S’il parvient à se positionner correctement, un top 10 est largement envisageable, voire mieux en cas de sprint désorganisé.
SURPRISE
Ma surprise du jour se nomme Martin Marcellusi. L’Italien avait franchi la ligne en 8e position sur la 3e étape, avant d’être déclassé pour sprint irrégulier. Ce résultat prouve malgré tout qu’il a les jambes et qu’il est bien placé dans les finals nerveux.
Son profil colle parfaitement au final de cette 5e étape : vallonné, technique, nerveux, avec un sprint en faux plat montant. Un terrain qu’il affectionne.
Il l’a d’ailleurs déjà démontré cette saison :
- 6e sur la première étape des Abruzzes, alors qu’il avait lancé Fiorelli ;
- 2e sur la 2e étape du Grand Camino, seulement battu par un Cort Nielsen injouable dans un final en montée.
C’est un coureur en très grosse forme depuis le début de saison, qui pourrait jouer sa carte si l’équipe ne l’utilise pas uniquement au service de Fiorelli. À suivre de très près, car dans un final agité, il a les qualités pour créer la surprise.
BETS ET JUSTIFICATIONS
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Exemple, votre capital est de 100€, le % conseillé est de 2%, vous misez donc 2€.
BET(S) EN SIMPLE
Difficile d’imaginer quelqu’un d’autre que Mads Pedersen lever les bras sur cette 5e étape. Lidl-Trek devrait faire le ménage parmi les concurrents en imposant un tempo soutenu, et Vacek devrait une nouvelle fois déposer le Danois dans une position idéale pour aller chercher une troisième victoire d’étape.
C’est le sprint qui correspond le mieux aux qualités de Kaden Groves : sinueux, en bosse et explosif. Un terrain parfait pour exprimer sa puissance et son agilité dans les finals techniques.
Dans le cas où Mads Pedersen lancerait trop tôt, je pense que l’Australien est le plus à même de le déborder dans les derniers mètres. Groves a l’expérience, la vitesse et la lucidité pour profiter d’une erreur de timing, et pourrait bien signer un très gros résultat aujourd’hui. Les côtes victoire et podiums sont values selon moi.
Je trouve que la cote “Paul Magnier podium” est clairement value. Il reprend du rythme, et sur une étape plus courte, avec un profil parfaitement adapté à ses qualités de sprinteur punchy, il pourrait tirer son épingle du jeu.
En plus, Soudal n’a plus grand-chose à jouer au général après l’abandon de Landa. L’équipe pourrait donc se recentrer pleinement sur les sprints, et avoir des soutiens comme Mattia Cattaneo dans le final serait un véritable atout pour le placer idéalement.
Finish de course technique, usant, nerveux, où tout se jouera au placement : un terrain idéal pour Andrea Vendrame. L’étape lui convient dans son ensemble, avec un parcours vallonné et une arrivée en bosse, parfaitement adaptés à son profil de puncheur rapide.
S’il parvient à se placer correctement avant le dernier virage, ce qu’il a déjà réussi à faire à plusieurs reprises dans sa carrière, il dispose de la pointe de vitesse nécessaire pour aller chercher un podium.
Petite mise pour une cote assez folle, mais l’argumentaire tient : comme évoqué, le profil de l’étape convient parfaitement à Martin Marcellusi, il est en forme, et a déjà montré qu’il peut jouer devant dans ce type de final.
Si Bardiani le cantonne au service de Fiorelli, ce serait clairement une erreur, tant le terrain lui correspond et qu’il semble avoir les jambes pour jouer sa propre carte. Une surprise possible, à suivre de près.
Merci d'avoir pris le temps de lire cet article.
We Love Sports vous souhaite une bonne course :)
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