Après la masterclass collective de Lidl-Trek et la victoire de Mads Pedersen lors de la première étape, le Danois devra se battre pour conserver son maillot rose lors de cette deuxième étape disputée dans la capitale albanaise. Un contre-la-montre piégeux, où chaque seconde comptera.
PROFIL DE LA COURSE
Au programme de cette deuxième étape, un contre-la-montre individuel de 13,7 kilomètres dans les rues de la capitale albanaise, Tirana.
Le parcours n’est pas particulièrement exigeant en termes de dénivelé, avec environ 150 mètres d’ascension cumulée. L’unique difficulté notable se situe à mi-parcours : la côte de Sauk, longue de 1,5 km à 4,9 % de moyenne.
Il convient toutefois de préciser que le pied de cette montée est plus raide, avec 900 premiers mètres à 6,4 %, ce qui pourrait casser le rythme des purs rouleurs.
Sinon, rien à signaler de majeur sur ce contre-la-montre, si ce n’est un parcours moyennement technique. Le premier tiers est le plus exigeant sur le plan du pilotage, avec plusieurs relances à effectuer après des virages à 90 degrés ainsi qu’un épingle qui cassera la vitesse.
Après le point intermédiaire, le tracé devient beaucoup plus roulant jusqu’à l’arrivée, avec seulement une autre épingle et un dernier virage à angle droit à négocier. Une configuration qui favorise les rouleurs puissants, capables de maintenir une vitesse élevée dans la seconde partie.
METEO
La journée sera ensoleillée, avec des températures agréables autour de 23°C tout au long de l'après-midi.
Le paramètre à surveiller de près, c’est le vent, qui sera de plus en plus fort au fil des heures, soufflant du Nord-Ouest.
À 13h25 (premier départ), il est prévu entre 8 et 23 km/h. À 16h56 (dernier départ), il pourrait atteindre 15 à 27 km/h, soit quasiment le double en intensité.
Le vent augmentera progressivement, ce qui soulève la question classique : vaut-il mieux partir tôt ou tard ?
Le parcours traverse en grande partie des zones urbaines, avec de nombreux bâtiments qui protégeront les coureurs du vent sur la majorité du tracé. Seule exception notable : la montée/descente de Sauk, qui est partiellement à découvert.
Sur cette portion (photo dans le sens de la descente) :
Le vent soufflera de dos dans la montée, ce qui avantagera les départs tardifs.
En revanche, dans la descente (3/4 face à face), il pourrait ralentir les coureurs, cette section étant beaucoup plus exposée.
Bilan : un départ tardif pourrait rester légèrement avantageux, car le vent de dos dans la montée, où les vitesses sont plus faibles, aura plus d’impact positif que le vent de face dans la descente, qui sera plus pénalisant mais moins déterminant sur le plan du chrono pur.
SCENARIO DE COURSE
La bosse de mi-parcours ne devrait pas réellement inquiéter les meilleurs rouleurs au départ de part ses pourcentages. En revanche, ce contre-la-montre reste relativement court, et surtout piégeux dans sa première moitié, avec de nombreuses relances sur un terrain sinueux.
Dans cette portion décisive, les purs rouleurs puissants pourraient peiner à maintenir leur rythme et ne pas creuser autant d’écart qu’espéré avant la fin du parcours. La dernière partie, composée d’un long faux plat descendant de 3 kilomètres, offre peu d’opportunités pour inverser la tendance.
Ce chrono reste malgré tout réservé à un vrai spécialiste, mais je pense qu’un rouleur solide, plutôt punchy et à l’aise dans les relances, pourrait tirer son épingle du jeu et signer un très bon résultat ici.
C’est l’un des favoris du jour, et Josh Tarling affiche une belle forme depuis le début de saison. Vainqueur du contre-la-montre de l’UAE Tour avec 13 secondes d’avance sur Bissegger, il s’est également montré très offensif sur les classiques, franchissant un nouveau cap dans sa progression.
Le profil du jour lui convient plutôt bien : Tarling excelle sur les chronos rapides, qu’ils soient courts ou longs, et ce parcours pourrait parfaitement lui permettre de viser le podium. Reste à voir si les jambes répondent pour aller chercher la victoire, face à une concurrence plus dense que celle rencontrée en début de saison.
C’est un parcours taillé pour Juan Ayuso. Il coche toutes les cases : de nombreuses relances en début de chrono, une montée roulante autour de 5 %, puis un final en puissance. Un terrain parfait pour exploiter ses qualités de rouleur-puncheur.
Toujours très solide dans l'exercice, Ayuso déçoit rarement, sauf lorsqu’il est confronté à des spécialistes plus puissants, comme sur la 1ère étape du Tirreno-Adriatico cette année, où il avait tout de même pris la 2e place à 22 secondes de Ganna.
La question est maintenant de savoir s’il aura les armes pour battre les autres favoris du général, notamment Tarling. À noter tout de même : il a été impliqué dans une légère chute à 90 km de l’arrivée lors de la première étape. Selon le staff UAE, rien de grave, mais cela reste un point de vigilance à surveiller au moment de son départ.
Autre grande carte chez UAE pour viser la victoire d’étape : Brandon McNulty. L’Américain est lui aussi un véritable spécialiste du contre-la-montre, et cette distance lui convient parfaitement.
L’an dernier, il avait remporté le chrono d’ouverture de la Vuelta, sur un parcours court et plat, mais également celui du Tour de Romandie, long de 15 kilomètres avec 280 mètres de dénivelé, preuve de sa polyvalence dans l’effort solitaire.
Excellent dans les relances et très à l’aise sur les changements de rythme, McNulty arrive au départ en grande forme, notamment après une solide campagne de classiques disputée au service de Pogacar. Si les sensations sont bonnes, il pourrait bien aller chercher la victoire ce dimanche à Tirana.
Bien qu’il soit un excellent rouleur et que le profil du parcours lui convienne parfaitement, Jay Vine pourrait être diminué pour ce contre-la-montre en raison de sa lourde chute sur la première étape.
Reste à voir dans quel état il prendra le départ aujourd’hui, mais il est peu probable qu’il puisse s’exprimer pleinement, surtout sur un effort aussi explosif où la moindre gêne physique peut coûter cher. Un top résultat semble donc compromis, à moins d’une récupération express.
Deuxième de la première étape, l’éternel second n’est plus qu’à 4 secondes de Mads Pedersen pour s’emparer du maillot rose. Il en a fait l’un de ses objectifs de ce début de Giro, et on peut s’attendre à le voir tout donner pour le récupérer sur ce contre-la-montre.
Récemment, il avait terminé 2e du chrono en Algarve, pourtant conclu par une longue montée finale, après avoir signé le meilleur temps au deuxième intermédiaire, devant des références comme Ganna, Tiberi ou Vingegaard. Cela prouve qu’il est rapide sur la partie roulante et capable de performer sur ce type de parcours.
Le tracé du jour lui convient bien, et au vu de sa forme affichée, il fait clairement partie des favoris à la victoire d’étape. Seul bémol : une légère inquiétude liée à un épisode de toux observé à l’arrivée de la première étape. Si cette récente maladie le gêne encore, il pourrait ne pas être à 100 % sur cet effort aussi intense.
Edoardo Affini sera l’un des hommes à surveiller sur ce contre-la-montre. Je l’ai placé parmi les favoris car sa fin de saison 2024 fut remarquable, marquée notamment par un superbe titre de champion d’Europe du chrono.
Il a ici une nouvelle occasion de briller, sur un parcours globalement bien adapté à ses qualités, même s’il aurait peut-être préféré une distance un peu plus longue pour faire davantage la différence.
Sa forme actuelle est plus difficile à évaluer, car il s’est mué en équipier, discret depuis le début de la saison. Je retiens néanmoins sa présence dans le bon coup sur l’étape 6 de Paris-Nice, remportée par Pedersen, un signe qu’il est loin d’être hors du coup physiquement.
A noté qu'il partira dans les premiers du contre la montre, 14:07.
⭐️⭐️
L’objectif de Primož Roglič sur ce contre-la-montre sera clair : faire jeu égal avec Juan Ayuso, son principal rival pour le classement général. Il bénéficiera de l’avantage stratégique de partir après l’Espagnol, ce qui lui permettra d’avoir des références précises sur ses temps intermédiaires et à l’arrivée.
S’il n’est pas le meilleur pur rouleur du peloton, Roglič a toujours su répondre présent sur les chronos importants, notamment sur des parcours punchy comme celui-ci, avec une portion centrale toute en puissance qui lui convient bien.
Sa 12e place sur le chrono de l’Algarve cette saison peut s’expliquer par une mauvaise gestion de l’effort : il avait trop temporisé sur la partie plane, avant de signer l’un des meilleurs temps dans la montée finale. Avec une meilleure stratégie, et dans une forme montante, Primož pourrait bien se mêler à la lutte pour les premières places aujourd’hui.
Avec le classement général en ligne de mire, il ne fait aucun doute que Antonio Tiberi donnera tout pour signer un chrono solide et se placer au plus haut possible au classement de l'étape. Ce genre de contre-la-montre court et nerveux lui convient plutôt bien, d’autant plus que la bosse de mi-parcours ne devrait pas le désavantager.
Cette saison, il a déjà montré ses qualités sur ce type d’effort : 4e du chrono d’ouverture du Tirreno-Adriatico, à seulement 6 secondes de Juan Ayuso. Une référence prometteuse.
Reste toutefois une petite incertitude sur sa forme actuelle, puisqu’il a été contraint d’abandonner lors de la deuxième étape du Tour des Alpes. Il faudra voir s’il a pu récupérer pleinement à temps pour ce Giro.
Actuel leader du général, Mads Pedersen devrait tout donner pour conserver sa tunique rose, d’autant plus qu’un Wout van Aert très motivé sera à l’affût. On le sait, Mads est devenu l’un des meilleurs sprinteurs-grimpeurs du peloton, mais une question se pose : a-t-il mis de côté ses qualités de rouleur au profit de sa polyvalence ?
Je pense qu'il reste très solide dans l’exercice. L’an dernier, il avait signé un podium sur un chrono similaire au Luxembourg, à seulement 11 secondes d’Ayuso et 4 de Tiberi, prouvant qu’il restait performant contre la montre sur ce type de tracé.
S’il n’est pas le meilleur rouleur au départ, il pourra miser sur sa forme actuelle, sur un départ tardif qui lui offrira un vent favorable dans la montée, et sur la motivation de défendre son maillot rose. Dans ces conditions, un podium d’étape n’est pas à exclure.
Solide rouleur, le Néerlandais sera à surveiller pour un potentiel top 10 sur ce chrono. Toutefois, rien ne garantit qu’il disputera cette étape à bloc, car il pourrait préférer se préserver pour le second contre-la-montre, beaucoup plus long et mieux adapté à ses qualités.
En effet, il est généralement moins performant sur les chronos courts, où les relances et le rythme plus explosif ne lui conviennent pas autant. En revanche, dès que la distance dépasse les 25 kilomètres, il devient un adversaire redoutable. Ce contre-la-montre d'ouverture pourrait donc servir de mise en jambes avant les étapes plus décisives.
Mathias Vacek peut être considéré comme un prétendant au top 10 sur ce contre-la-montre, car le profil du parcours lui convient plutôt bien : court, rythmé, avec une bosse qui casse le tempo, des éléments généralement à son avantage.
Le vrai problème reste cependant sa forme actuelle. Après un début de saison prometteur, il a complètement disparu des radars lors des classiques, enchaînant les courses sans éclat ni résultat notable. Difficile donc d’être pleinement confiant quant à sa capacité à renverser la tendance dès ce chrono. Cependant, il à été l'un des grands acteurs de la victoire de Pedersen la veille, en s'accrochant malgrès le rythme de Ciccone et en lançant le danois au sprint.
A noter quand même sa seconde position lors du chrono d'ouverture de la Vuelta 2024, sur un parcours tout plat de 12 kilomètres.
Ce contre-la-montre n’est pas forcément idéal pour Thymen Arensman. Il aurait sans doute préféré un tracé plus long, avec moins de relances et davantage de régularité pour exprimer pleinement ses qualités de rouleur puissant.
Cela dit, il reste un spécialiste de l’exercice, capable de limiter la casse même sur un parcours qui ne lui est pas parfaitement favorable. Porté par ses ambitions au classement général, il aura toutes les raisons de se dépasser et de viser une place dans le haut du classement dès cette deuxième étape.
A noté que le néerlandais à lâche tôt dans la deuxième montée de l'étape 1, il met toujours du temps avant de prendre son rythme en grand tour.
Spécialiste bien connu du contre-la-montre, Mattia Cattaneo a notamment pris une solide 7e place sur le chrono d’ouverture du Tirreno-Adriatico cette année.
L’an dernier, sur les quatre contre-la-montre individuels auxquels il a participé (hors prologue et CLM par équipes), il a terminé à chaque fois dans le top 10, dont deux fois sur le podium (3e). La distance de ce chrono lui convient bien, et le profil pourrait jouer en sa faveur.
Côté forme, elle semble excellente. Malgré son rôle d’équipier pour Landa sur le Tirreno, il a réussi à accrocher une 10e place au général, preuve de sa solide condition. Depuis, il a concentré sa préparation sur le Giro, et je m’attends clairement à une grosse performance du coureur italien sur cette étape.
Voici un autre excellent rouleur, clairement motivé par le classement général après le tir pris sur l'étape 1. Sur les deux chronos qu’il a disputés cette saison, le Canadien a remporté celui du Grand Camino, sur un parcours vallonné de 16 kilomètres (certes face à une concurrence modeste), et a ensuite signé une solide 6e place sur l’étape 1 du Tirreno-Adriatico, un chrono tout plat de 11,5 kilomètres.
En très bonne forme et à l’aise dans l’exercice, il fait partie de ces coureurs à ne surtout pas sous-estimer. Le parcours lui convient bien, et s’il trouve son rythme rapidement, une place dans le top 10 est clairement envisageable, voire mieux si certains favoris passent à côté.
Bien qu’il ne soit pas dans la forme de sa vie, l’Australien reste un spécialiste du contre-la-montre, actuel champion national de la discipline. Sa dernière référence sur un format similaire remonte à la dernière étape du Tour de Romandie la semaine dernière, où il avait signé une 15e place, à seulement 6 secondes du top 10.
La distance et le profil global de ce chrono peuvent lui convenir, à l’exception de la première partie plus technique, avec ses nombreuses relances qui pourraient le désavantager légèrement. Cela dit, il a fait du Giro un objectif de sa saison, et on peut s’attendre à ce qu’il soit en meilleure condition qu’en Suisse.
Il reste toutefois difficile d’imaginer un top résultat, et un fond de top 10 semble être son plafond réaliste sur cette étape.
Bien qu’il ne soit plus le coureur de chrono qu’il a été, le Danois a affirmé être en très bonne forme au départ de ce Giro. Toutefois, ce contre-la-montre ne lui convient que moyennement : la distance réduite et les multiples relances du premier tiers du parcours ne jouent pas en sa faveur.
Sa performance décevante sur le chrono du Tour de Romandie la semaine dernière, où il n’a pu faire mieux qu’une 27e place malgré une concurrence limitée, laisse planer le doute sur sa capacité à briller dans cet exercice. Il pourrait limiter la casse, mais difficile de le voir parmi les tout meilleurs sur cette étape.
Bien que Lorenzo Milesi n’ait pas encore franchi le cap lui permettant de viser un podium d’étape en World Tour, le spécialiste du contre-la-montre pourrait néanmoins se faire remarquer sur ce chrono d'ouverture.
Cependant, au vu de son profil, il aurait sans doute préféré une distance plus longue. L’an dernier, il avait notamment brillé sur les deux chronos du Giro, en prenant la 12e place sur 40 kilomètres et la 11e sur 31 kilomètres.
Ce tracé de 13,7 kilomètres, plus explosif et technique dans sa première moitié, ne joue pas totalement en sa faveur, mais il reste un nom à suivre pour une place d’honneur.
SURPRISE
C’est le genre de surprise que je peux envisager sur cette étape. Sur le papier, il ne figure pas parmi les prétendants naturels au top 10, mais l’Espagnol reste un vrai spécialiste du chrono.
Cette saison, il semble avoir franchi un cap, notamment avec une encourageante 11e place sur le chrono d’ouverture du Tirreno-Adriatico, face à une concurrence relevée. Il n’a jamais encore brillé à ce niveau, mais s’il parvient à gérer la pression, ce profil court et légèrement vallonné pourrait très bien lui convenir. Une place surprise dans le top 10 n’est pas à exclure.
BETS ET JUSTIFICATIONS
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BET(S) EN SIMPLE
Ce contre-la-montre s’annonce comme l’un des plus indécis que l’on ait pu voir récemment. Il est très difficile de dégager un favori clair, tant les niveaux de forme restent encore incertains après une seule étape de course. Tarling reste une tête d'affiche, mais le fait qu'il ai fait des efforts hier, et la bosse de1,5 kilomètres à 5% sur le chrono pourrait lui couter des précieuses secondes.
Cela dit, je reste convaincu que Juan Ayuso vainqueur représente une très belle cote. Il maîtrise parfaitement l’exercice, et le parcours du jour, technique, punchy et rythmé, semble dessiné pour ses qualités. S’il a bien récupéré de sa légère chute de la veille, il a tout pour s’imposer.
Pour le fun, j’imagine bien Mattia Cattaneo réaliser une belle performance sur ce chrono de la 2e étape. S’il sera sans doute juste pour la victoire, un top 5 ou un podium surprise reste totalement envisageable.
Son départ plus tôt que certains gros favoris pourrait même jouer en sa faveur avec le vent qui se renforce dans la descente, comme prévu. Dans ce cas, les derniers partants pourraient être pénalisés, tandis que Mattia, solide et régulier, pourrait profiter d’un créneau météo plus favorable pour tirer son épingle du jeu.
En attente des podiums et top 10.
Merci d'avoir pris le temps de lire cet article.
We Love Sports vous souhaite une bonne course :)
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