La 67e édition de l'E3 Saxo Classic aura lieu de vendredi 28 mars. Pas de Pogacar, mais une start liste excellente, et surtout un tracé qui offre une course toujours plus décousue chaque année.
PROFIL DE LA COURSE
Au programme pour les coureurs, 209 kilomètres dans les alentours d'Harelbeke. Avec tout de même 2000 mètres de d+, c'est une classique réservée aux hommes les plus costaud, car il faudra escalader les différents monts pavés les plus réputés du plat pays.
Les 90 premiers kilomètres seront assez calmes hormis 4 passages pavés, dont le Katteberg.
Une fois la première difficulté franchie avec le sommet de La Houppe, une côte de 2 kilomètres à 4,6%, le peloton ne s'arrêtera pas et enchaînera les différentes côtes et monts pavés.
Au kilomètre 162, les coureurs encore présents pour se jouer la gagne devront gérer l'enchaînement le plus compliqué de la course, avec dans l'ordre :
Début de la partie finale, c'est un côte en bitume de 700 mètres à 5,4%. Son finish reste la partie la plus compliquée, avec 300 mètre à 8% et un passage à plus de 10%. Après un court plateau suivi d'une descente rapide, les coureurs enchaîneront avec :
Le Paterberg. Mon pavé mythique des classiques flandriennes, il affiche 150 derniers mètres à plus de 10%, dont un passage à 15% de pente. Il est souvent théâtre d'attaque et au minimum de cassures pouvant être décisives.
De suite après, c'est le vieux Kwaremont qu'il faudra escalader. Ce mont pavé est différent, car il n'est pas très raide, mais surtout très long. C'est 2,1 kilomètres à 4,3% de pente, et tout ça sur des routes pavés.
Une fois son sommet franchit, il restera 38 kilomètres de course avec 2 difficultés restante. Une montée de 1,5 kilomètres à 5% de pente, puis le Tiegemberg au kilomètre 184, affichant 600 mètres à 4,8%.
Le finish sera tout plat dans la ville d'Harelbek, également lieu de départ.
METEO
Il y a de fortes chances que nous assistions à une course de fou. 13 degrés en moyenne et nuageux au départ.
Cependant, il commencera à pleuvoir à partir de 15 heures et ce jusqu'à la fin de la course.
Mais le plus important, le vent, il sera bien présent sur les plaines de Belgique. Il soufflera entre 15 et 30 km/h pendant toute la course mais pas dans la même direction. Au départ, jusqu'à 14 heures, il serra en provenance du Sud-ouest. Mais de 14 heure à la fin de la course, il sera plutôt en provenance plein Ouest.
Les changements de directions sont nombreux sur le parcours pour rejoindre les différentes côtes et monts pavés. Mais sur la portion finale après le Tiegemberg, les coureurs auront vent de 3/4 face jusqu'à l'arrivée, ce qui n'avantagera pas un homme seul.
SCENARIO DE COURSE
Depuis 2010, 8 éditions ont vues un coureur seul s'imposer, 3 ont vues un sprint entre 2 et 3 gars et seulement 2 un sprint en 4 e 10 coureurs.
Avec la start liste affiché, plus le vent et la pluie annoncés, je m'attend à une course très décousue. Plusieurs coureurs semblent pouvoir s'imposer, mais le scénario retenu serra celui d'un groupe de 2 à 4 coureurs s'échappant dans les 70 derniers kilomètres pour se jouer la gagne dans les rues de Harelbek.
Grand favoris du jour, Mathieu gagne cette même course l'an passé avec 1:31 d'avance sur le second. Il sort d'un bon Tirreno et d'une victoire sur le monument italien Sanremo.
L'ancien champion du monde à toutes les qualités nécessaires pour gagner la course, et si il veut encore la remporter seul, il est en est tout à fait capable en sortant dans les monts comme il en à l'habitude.
Cependant petit hic. Le vent de face sur les 38 derniers kilomètres pourront jouer en sa défaveur. Si le néerlandais est seul en tête et qu'un groupe de contre s'organise en roulant derrière lui, il va obligatoirement y laisser des cartouches précieuses dans le cas d'un regroupement. Pour cela, Alpecin devra éclater complètement la course, ce qui ne semble pas compliqué vu les conditions météo en fin de course.
Attention tout de même à Gianni Vermeersch. Lui aussi est en top forme est reste un excellent coureur de classique. Pour contrer la pancarte qui colle à Mathieu, je ne serais pas étonner de voir une attaque de Gianni pour anticiper les monts et désorganiser les favoris.
Après sa 11e place sur l'Omloop, Wout est de retour aux affaires en flandres. C'est un habitué de la course, puisqu'il en est à sa 5e participation, et compte 2 victoires et 2 podiums ici.
Il à clairement les qualités pour jouer la gagne, et son sprint est un atout majeur pour régler un groupe, comme en 2022 et 2023.
Maintenant, la question à 1 million, Wout sera-t-il capable de suivre les meilleurs dans les monts pavés en fin de course ? Sur l'Omloop il a suivi, mais ils étaient moins nombreux, et l'attaque a vite été contenue. Sur Kuurne il aura tenté de loin, peut-être pour se remettre en confiance. En-tout-cas, il est difficile de trouver une réponse, surtout avec les conditions annoncées.
La deuxième carte de Visma, et probablement la plus fiable. Vainqueur du denier Paris-Nice (pour la deuxième fois d'affilé), le puissant coureur américain vient se frotter sur les classiques flandriennes.
4e et 5e les deux dernières années, Jorgenson sait courir, et le fait savoir. La météo ne sera pas un problème pour lui, en revanche, c'est bien le plus lent de classicman au sprint, ce qui représente un gros problème sur une course comme celle-ci. La seule option pour qu'il s'impose est qu'il arrive seul, mais avec 3 gars en forme (dont un mutant) derrière lui, pas certain qu'il ai porte ouverte pour s'échapper.
Il commençait mal la saison, mais a épaté tout le monde sur Paris-Nice. Peut-après, sur Sanremo, nombreux l'attendait capable de suivre les meilleurs dans la Cipressa, mais Mads n'aura même pas essayé pensant revenir sur eux au pied du Poggio, il conclu la course à la 7e place.
Son meilleur résultat ici est 11e, l'année dernière. Il est facile de trouver un scénario ou Mads gagne, c'est un coureur puissant qui passe les monts sans problèmes, surtout avec la forme affichée. Si il ne gâche pas sa course en essayant de sortir à 110 kilomètres et en se concentrant sur les favoris, comment ne pas le voir gagner.
Car Van Der Poel, Jorgenson et Ganna vont tout faire pour l'éliminer, lui qui est bien trop rapide au sprint, surtout après 200 kilomètres.
Attention à l'italien. Je ne pense pas vraiment avoir besoin de présenter son début de saison, mais il est exceptionnel. En pleine confiance, Ganna sera leader chez INEOS, cependant, il faudra éliminer Van Der Poel pour qu'il ai une chance de gagner, celui là même qui l'a battu au sprint sur Sanremo.
La tâche s'avère compliqué en revanche pour le décoller de la roue. Je vois seulement deux scénarios ou Ganna bat Van Der Poel. Le premier, il parvient à le suivre dans les monts, et à force d'attaques sur la portion plane vers l'arrivée, il parvient à se détacher de lui. Etant meilleur rouleur, nul doute que Van Der Poel devra s'employer d'avantage pour le rattraper. Mais encore faut-il tromper la vigilance du néerlandais.
Et le second scénario, un sprint lancé. Ganna est plus rapide que VDP sur le papier, sauf si le sprint est arrêté. L'acceleration de Van Der Poel est la meilleure du peloton pro, mais en vitesse pur, Ganna peut le battre. Pour cela, il faudra un regroupement de plusieurs coureurs, et avec des équipiers pour avoir un sprint lancé.
⭐️⭐️
Avec une 3e place en 2022, Stefan arrive avec des ambitions au départ de l'E3. Il n'a pas été cinglant en début de saison, mais à fait bonne impression en tant de sortir sur l'Omloop dans les derniers kilomètres. Maintenant, sera t-il capable de suivre les favoris dans les différents monts ? Si la course se lance de loin, j'ai de gros doutes.
Trop de noms à cités chez UAE pour un même objectif. Hormis Molano qui sors de sa victoire sur De Panne et qui se contentera de prier pour un regroupement et un sprint, ils sont 5 à pouvoir dynamiter la course. Avec Morgado, Politt, Wellens, Vermeersch et Baroncini. Les 5 gars ont tous prouvés qu'ils étaient en conditions se dernier mois.
Mais je vais retenir 2 noms principalement. Le premier, Morgado. Forcement, c'est le coureur sensation du début de saison, il attend la période des classiques depuis longtemps, et c'est son moment de briller. J'espère simplement qu'il ne courrera pas trop à l'instinct, car sa fonction sur les classiques ou il est favoris, mais ici cela me semble compliqué.
Et en seconde, Wellens. 3e des Strade récemment, il fait 4e de la course l'an passé. C'est un coureur de classique intelligent qui sent la course et sait se placer. Si il à carte blanche, j'éviterai de le laisser sortir.
5e en 2022, c'est son meilleur résultat ici. Biniam revient d'un Sanremo conclu à la 14e place et d'un stage en altitude chez lui. Sa forme reste à peaufiner, mais il est sur de bonne base. Bien que l'enchaînement de monts pavés ne lui convienne pas totalement, c'est surtout la dynamique de l'équipe qui m'inquiète. Toujours sans victoire, il doit avoir beaucoup de pression sur les épaules car c'est le meilleur coureur de l'équipe.
Après sa 9e place sur Sanremo, le patron de chez Tudor espère faire mieux que son résultat en 2015 ici, 3e. Il connait la course parfaitement, et avec un scénario qui va dans son sens Matteo semble capable de monter sur le podium. Il aura clairement du mal à suivre les favoris s'ils attaquent dans les monts, mais avec le vent de face sur la portion finale, un regroupement n'est pas à exclure.
Pas la grande forme chez le Kiwi, à l'inverse de l'année passée. Il fait parti d'une équipe sans grande ambitions vu la forme affichée par les coureurs présents, comme Lazkano. Personnellement, je ne m'y risquerait pas.
Je trouve que Vincenzo à la santé en ce moment. Après un très bon hiver, il enchaîne les places d'honneur. Il termine 9e de l'E3 l'an passé pour sa première participation. La course colle à ses qualités, et il est suffisamment rapide pour régler un petit groupe.
Lui aussi est en assez bonne forme. Il passe à côté de son Paris-Nice à cause de la météo, et de son Sanremo à cause du scénario, mais sur une course d'usure comme celle là, il ne faut pas enterrer Neilson. A noter que ce sera sa première participation à la classique belge.
4e du dernier Sanremo, l'australien est en bonne forme. La course semble bien lui convenir pour le coup, un bel enchaînement réservé au type de coureurs solide comme Michael Matthews. Mais surtout, il dispose d'une excellente pointe de vitesse, suffisante pour aller s'imposer.
Matej est complètement hors de forme. A moins d'un revirement de situation, je ne vois même pas le slovène accrocher un top 20.
En revanche, Fred pourrait profiter du déclin de son leader pour tirer son épingle du jeu. 10e du dernier Sanremo, il est connu pour être très endurant, et un solide rouleur. Les monts seront peut-être trop difficiles pour lui étant donné ses faibles compétences en tant que puncheur, mais avec sa forme du moment et une équipe qui peut lui faire confiance, à ne pas écarter.
L'un des gars à suivre. Bon début de saison, il est considéré comme coureur de classique d'un jour. Pas vraiment performant en revange sur l'Omloop, il trouvera un terrain plus avantageux pour lui sur l'E3, à condition de savoir se placer.
4 courses et 2 podiums. La rentrée de l'américain est réussie pour l'instant. Il est aligné avec une équipe très moyenne pour être honnête. Hormis un Van Gestel qui pourrait tirer son épingle du jeu, j'imagine que Soudal va miser sur un sprint ici.
Ce n'est pas le même coureur que l'année passée. Jonas a pourtant beaucoup roulé cet hiver, mais il ne parvient pas à retrouver son rythme. Il fait 12e de l'E3 l'an passé, il semble avoir passé un cap, mais si les jambes ne suivent pas, compliqué.
L'équipe Astana alignée est intéressante, avec des cartes comme Fedorov ou Teunissen, il est possible d'aller chercher un top 10 ici. Je vais retenir Gate. Le Néo-Zelandais réalise un assez bon début de saison. C'est un coureur endurant et qui court très intelligemment. Rarement le meilleur d'un groupe, il parvient souvent à tirer profit de la situation. Sa condition du moment sera nécessaire pour chercher un bon résultat.
SURPRISE
13e du dernier Omloop, Rasmus à vraiment le profil de classicman. Pour sa première saison en World Tour, le danois va enfin pouvoir faire parler de lui sur cette campagne de flandrienne. Il fait parti d'une équipe Decathlon sans un unique leader aligné, j'imagine qu'il aura carte blanche, et pourra profiter de l'expérience de Naesen lui aussi au départ de la course. La classique lui convient bien, mais le placement sera la clé, en espérant qu'il ne soit pas intimidé par les favoris.
BETS ET JUSTIFICATIONS
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Exemple, votre capital est de 100€, le % conseillé est de 2%, vous misez donc 2€.
BET(S) EN SIMPLE
Vent de face et pluie, Mathieu aura plus de mal à faire son numéro solo que l'an dernier. Mais par contre, ce sont des conditions qui favorisent un finish à plusieurs, et qui aime la pluie plus que tout et en plus sait parfaitement sprinter ?
Il est très fort sous la pluie, et reste l'un des plus endurants du peloton. J'imagine un groupe de 3 coureurs s'échapper dans les derniers monts, et Matteo en ferra partie. En revanche, faire mieux que 3e me semble compliqué vu son sprint.
Je trouve la côte très intéressante pour un gars qui performe toujours sur ce type de course, et sous ses conditions météo. Il faudra qu'il court intelligemment cette fois pour s'accrocher avec les meilleurs. En tout cas avec autant de cartes pour un podium, UAE n'a pas intérêt à se manquer.
Merci d'avoir pris le temps de lire cet article.
We Love Sports vous souhaite une bonne course :)
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