Nouvelle opportunité de sprint sur le papier, mais attention : les deux premiers tiers de l’étape sont tracés de manière à favoriser les mouvements du côté des baroudeurs. Le terrain est accidenté, usant, et propice à la formation d’une échappée difficile à contrôler si les équipes de sprinteurs ne s’organisent pas rapidement.
PROFIL DE LA COURSE
Pour rejoindre Napoli depuis Potenza, les coureurs devront affronter une longue étape de 227 kilomètres, pour un total de 2 500 mètres de dénivelé positif.
L’étape peut être clairement divisée en deux parties :
Première partie (km 0 à km 145) : C’est là que se concentrent toutes les difficultés de la journée. Au km 36, les coureurs grimperont le Valico, une ascension longue de 19,8 km à 3,8 %. Puis au km 131, la montée de Monteforte (3e catégorie) : 14,6 km à seulement 2,2 %.
Entre ces deux ascensions, le terrain reste accidenté, avec plusieurs côtes non répertoriées, notamment une montée de 5 km à 6 % au km 103, qui pourrait user les jambes.
Deuxième partie (km 146 à l’arrivée) : Une longue portion plane jusqu’à Naples, où les équipes de sprinteurs devraient progressivement reprendre le contrôle de la course pour préparer un sprint massif.
Le final n’est pas le plus technique du Giro, mais il faudra tout de même être bien placé à l’entrée de Naples, car il sera de plus en plus difficile de remonter dans les derniers kilomètres.
À 2,5 kilomètres de l’arrivée, le peloton devra négocier un virage à 90° sur la gauche.
Attention : à la sortie de ce virage, la route devient pavée sur environ 300 mètres, un passage piégeux qui pourrait désorganiser certains trains ou provoquer des cassures si le peloton est encore dense.
Après se virage, rien de dangereux à constater, les routes seront large et en très bon état jusqu'à l'arrivée.
METEO
Belle journée à prévoir sur le Giro, avec quelques passages nuageux et des températures agréables autour de 23°C en moyenne.
De la pluie est attendue, mais uniquement en fin d’après-midi, entre 18h et 19h, soit après l’arrivée prévue de l’étape.
Attention toutefois au vent sur la côte : Il ne soufflera pas très fort (entre 11 et 22 km/h), mais sera orienté plein Sud, ce qui signifie qu’il frappera les coureurs latéralement par la gauche pendant le dernier kilomètre. Cela pourrait perturber légèrement les trains de sprint, notamment si la vitesse est élevée.
SCENARIO DE COURSE
Cette 6e étape est plutôt bien dessinée. Avec 2 500 mètres de dénivelé positif concentrés sur les 150 premiers kilomètres, la journée s’annonce usante, en particulier pour les sprinteurs les moins à l’aise dans les montées.
Mais le fait qu’il reste 82 kilomètres entre le sommet de la dernière difficulté et l’arrivée à Naples rend également la tâche plus compliquée pour les baroudeurs : ils devront être très solides pour résister au retour du peloton sur une portion aussi longue et roulante.
Scénario : échappée ou sprint massif ?
Si une échappée se forme en début d’étape, la vraie question sera : qui pour contrôler ?
Plusieurs équipes : Lidl-Trek, Alpecin, Picnic, ou encore Visma Lease a Bike pourraient prendre leurs responsabilités, d’autant que le profil accidenté et les 227 km à parcourir rendent la tâche plus complexe.
Le fait qu’il n’y ait pas de grand favori unique sur un sprint plat peut justement inciter chaque équipe de sprinteur à contribuer à la chasse. Chacun a sa chance, donc tous devraient mettre la main à la pâte pour contrôler l’échappée.
Mais attention : si un groupe trop nombreux sort dès les premiers kilomètres, il pourrait être très difficile à contenir, surtout si les relais tardent à s’organiser derrière.
Avec 3 victoires déjà au compteur, Mads Pedersen pourrait bien encore faire parler de lui sur cette 6e étape.
Malgré un train de sprint moins structuré que celui de ses rivaux, et une pointe de vitesse inférieure à certains purs sprinteurs, le Danois compense par son endurance et sa résistance à l’usure.
Sur une étape aussi longue (230 km) et exigeante (2 500 m de D+), il pourrait aborder le sprint final avec davantage de fraîcheur que des coureurs plus explosifs, mais moins solides. Dans ces conditions, sa régularité et son sens du placement restent des atouts de poids.
Olav Kooij a rassuré sur sa forme et sa pointe de vitesse lors de la 4e étape, en allant chercher une solide 2e place. Il lui a simplement manqué un meilleur placement pour espérer décrocher la victoire.
Mais cette 6e étape pourrait lui poser plus de problèmes. Contrairement à un coureur comme Pedersen, il pourrait payer les 230 kilomètres et le dénivelé cumulé, en raison d’un manque de condition physique sur les longues distances.
Autre question importante : sera-t-il épaulé par Wout van Aert dans le final ? Rien n’est moins sûr, d’autant que Wout pourrait être tenté de jouer sa propre carte ou d’économiser ses forces pour d’autres jours.
Bref, pas mal d’interrogations autour du Néerlandais, malgré ses qualités de pur sprinteur.
Difficile de se faire une idée claire sur Kaden Groves. Il semble en deçà de ce qu’on attendait de lui sur ce Giro. Absent sur les étapes où il aurait dû briller (comme la 1re ou la 5e), il n’a pas non plus concrétisé le travail de son équipe sur la 4e étape, avec une modeste 6e place à l’arrivée.
Sur le papier, il est pourtant l’un des sprinteurs les plus aptes à encaisser une longue étape avec du dénivelé, et cette 6e journée pourrait lui convenir davantage que d’autres profils plus explosifs.
En analysant le sprint de la 4e étape, il était le plus rapide, malheureusement pas concrétisé par un résultat. Avec un train mieux rodé, il pourrait créer la surprise pour la gagne.
⭐️⭐️
Sam Bennett a manqué de soutien sur la 4e étape, ce qui lui a probablement coûté un meilleur résultat, malgré une vitesse de pointe encourageante. Il semble en forme, mais l’absence d’un train solide autour de lui reste un handicap.
L’étape du jour, avec ses 2 500 mètres de dénivelé positif, pourrait se révéler assez difficile pour lui, surtout si le rythme est élevé dans la première moitié de course.
Sa fraîcheur dans le final dépendra largement du scénario de course : si la journée est contrôlée et que le peloton arrive groupé sans trop de dégâts, il peut jouer un bon résultat. Mais en cas d’étape usante ou désorganisée, il risque de manquer de jambes pour conclure.
Grosse déception pour Milan Fretin sur la 4e étape, où il n’a pu faire mieux qu’une 12e place. Il semble avoir du mal à performer sans un bon poisson pilote, et force est de constater que Stefano Oldani n’a pas été à la hauteur dans ce rôle. Reste à voir s’il fera mieux aujourd’hui pour le placer dans la bonne roue.
Pourtant, ce sprint de boulevard à Naples lui correspond bien : il est rapide, puissant, et à l’aise dans les sprints longs.
Mais tout dépendra de sa capacité à encaisser les 2 500 m de D+ du début d’étape. Il faudra arriver en forme dans le final, ce qui n’est pas garanti pour lui sur un terrain aussi usant.
Bien qu'il ai perdu de son niveau en bosse, Paul reste tout de même rapide, comme le confirme sa 7e place au sprint sur l'étape 4. Soudal avait fait un bon job pour le remonter mais peut-être trop tôt. En tout cas il est bien entouré, ce qui pourrait faire la difference si son train est tojoours present dans le final.
Sur l’étape 4, Moschetti était idéalement placé, dans la roue d’Olav Kooij au moment de lancer son sprint. Mais au fil des mètres, il s’est progressivement écrasé, incapable de remonter qui que ce soit.
Beaucoup soulignaient pourtant la présence de son excellent poisson pilote, Emīls Liepiņš, qui l’avait parfaitement amené dans les six premières positions à l’approche du dernier virage.
Mais malgré ce placement optimal, Moschetti n’a jamais su concrétiser, ce qui interroge sur sa réelle capacité à rivaliser avec les meilleurs sprinteurs du peloton.
Le sprint de l’étape 4 convenait bien mieux à Maikel Zijlaard que celui de cette 6e étape, plus long et potentiellement plus nerveux.
Je m’attends à ce que Rick Pluimers l’accompagne et le place dans le final, ce qui pourrait grandement faciliter son positionnement.
Il n’est pas le plus rapide du plateau, mais avec un bon placement, un top 10 reste atteignable pour le sprinteur néerlandais.
Victorieux sur l’étape 4, Arne Marit a su profiter à la perfection du gros collectif de Picnic, et surtout du travail impeccable de son poisson pilote, Bram Welten.
Mais sur cette 6e étape, avec un sprint plus large, moins technique, il devra faire face à des trains bien mieux structurés et des sprinteurs plus rapides.
Il n’était pas le plus explosif sur l’étape précédente, et à moins que Picnic ne réussisse à le lancer idéalement dans les 150 derniers mètres, il pourrait avoir du mal à rivaliser avec les favoris du sprint.
Avant d’être déclassé sur l’étape 4, Max Kanter avait franchi la ligne à la 5e place, après avoir réalisé un excellent sprint, sans aucune aide de ses équipiers. Il a prouvé qu’il était capable de bien se placer seul, et qu’il disposait de la puissance nécessaire pour jouer un top 5.
Certes, il n’était pas le plus rapide, d’autant plus qu’il a pris le vent assez tôt, mais son effort reste solide.
Revanchard, il pourrait bien viser un nouveau top 10 sur cette 6e étape, à condition de répéter un placement aussi propre.
Gerben Thijssen semble de plus en plus en difficulté sur les sprints. Il a du mal à frotter, et n’affiche plus la pointe de vitesse qu’il avait encore l’an passé.
Il conserve toutefois une "certaine" régularité, et pourrait accrocher un top 10, à condition que son équipe gère mieux le train dans le final.
Mais à ce stade, difficile de le voir jouer les premiers rôles face aux meilleurs sprinteurs du peloton.
12e de l’étape 4, Giovanni Lonardi a signé un résultat plutôt moyen, malgré une configuration qui lui était accessible. Il manque clairement de soutien dans le final, ce qui complique sa tâche pour bien se placer.
Cela dit, le finish en boulevard de cette 6e journée pourrait mieux lui convenir. Il a les qualités pour sprinter correctement en ligne droite, mais tout dépendra de sa capacité à prendre la bonne roue dans les derniers hectomètres.
Sans train dédié, il devra jouer d’expérience et d’opportunisme pour espérer viser un top 10.
Analyse similaire à celle de la 4e étape pour Aular. Il pourrait profiter de son aisance sur le dénivelé pour arriver plus frais que certains purs sprinteurs dans le final.
Cependant, il manque encore de qualité dans le placement, et sa vitesse pure est inférieure à celle des principaux favoris.
Dans ces conditions, un top 10 serait déjà un excellent résultat pour le Britannique.
Ben Turner a signé un beau sprint sur l’étape 4, avec une 8e place encourageante. Il était idéalement placé avant le dernier virage, et semblait prêt à jouer un top 5.
Tellement bien placé, d’ailleurs, qu’il a failli sortir en duo avec un coureur d’Alpecin dans le dernier kilomètre. Un effort mal dosé qui lui a sans doute coûté cher dans la dernière ligne droite.
Sans cette tentative prématurée, il aurait très probablement pu réaliser un sprint encore plus abouti.
BETS ET JUSTIFICATIONS
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Exemple, votre capital est de 100€, le % conseillé est de 2%, vous misez donc 2€.
BET(S) EN SIMPLE
Avec un sprint moins sinueux, un train complet autour de lui, et une étape longue et usante qui pourrait fatiguer les autres sprinteurs, je fais de Kaden Groves mon favori pour la victoire sur cette 6e étape.
S’il bénéficie d’une meilleure gestion du final par son équipe, il pourrait parfaitement prendre le dessus sur Olav Kooij, qui risque de manquer de placement face aux trains plus organisés.
Le final lui correspond mieux que celui de l'étape 4, et je trouve que sa côte podium est value.
Merci d'avoir pris le temps de lire cet article.
We Love Sports vous souhaite une bonne course :)
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